CHRONIQUES DE CONCERTS

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THRASH FEST - SAARBRÜCKEN
Avec : KREATOR, EXODUS, DEATH ANGEL, SUICIDAL ANGELS
Date du concert : 30-11-2010  
Lieu : Le Garage - [ Allemagne ]  
Affluence : 1000  
Contact organisateur : http://www.rockthenation.eu/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 05 décembre 2010 - Chroniqueur : Blackened - Photographe : Blackened  


Pas de doute, en ce début de nouvelle décennie, le Thrash est bel et bien de retour ! Et il faudra de plus en plus compter sur la fureur et la sueur de ce style dans le futur, comme en témoignent les débuts prometteurs de jeunes formations qui reprennent le flambeau. Les quelques Warbringer, Evile, ou Bonded By Blood prennent les rênes de ce souffle nouveau du Thrash. Les anciens n’ont qu’à bien se tenir ! Et pourtant, ces dernier, dinosaures du riff furieux, sont toujours bel et bien présents, et ne semblent pas tenir à jouer  uniquement un rôle de grand frère au regard bienveillant. Le dernier rassemblement du fameux « Big Four » (Metallica, Slayer, Megadeth et Anthrax) l’été dernier, immortalisé sur DVD, en témoigne ! Ces légendes vivantes n’ont pourtant jamais cessé leur activité. Il en est autrement pour d’autres groupes de Thrash qui ont connu des périodes plus difficiles. C’est le cas de la majorité des groupes à l’affiche du « Thrash Fest ». Cette longue tournée européenne (une trentaine de dates) rassemblant sur la même scène les jeunes Grecs de SUICIDAL ANGELS aux côtés des vétérans DEATH ANGEL, EXODUS et KREATOR,  revenus d’entre les morts. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le retour a été plus que gagnant ! Ces groupes ont signé depuis leur « come-back » il y a quelques années les meilleurs albums de leur discographie respective ! Et voir sur scène ces formations majeures du Thrash qui ont tant donné à ce style qu’ils défendent avec toujours autant de vigueur relève de l’évènement incontournable. En ce mardi 30 novembre 2010, le Garage, salle de concert metal à Saarbrucken, ville allemande non loin de la frontière mosellane, est en ébullition pour accueillir les décibels enragés du Thrash Fest !


 


Il n’est pas encore 18h30 quand  SUICIDAL ANGELS foule pour la première fois de sa carrière les planches de la grande salle du Garage puisque j’arrive peu après le début de leur set. Le quartet grec est parfait pour ouvrir puisque ses compositions old-school assènent les oreilles des fans venus en masse participer à la fête (environ 1000 personnes ce soir). La fosse, un peu froide au départ, se bouge de plus en plus au fur et à mesure des assauts venus de la scène. S’enchaînent des titres comme "Bleeding Holocaust", "Violent Abuse", "Final Dawn" ou "Beggar Of Scorn", qui prouvent la qualité du dernier opus en date des thrashers « Dead Again ». "Apokathilosis", ou "…Lies" représentent eux leur effort précédent paru en 2009. Riffs assassins et rapides, soli ravageurs, le headbang de rigueur et les premiers pogos se font voir. Le groupe remercie leurs aînés de les avoir accueillis sur cette tournée, et invite une dizaine de personnes sur scène à remuer les cheveux sur leur dernier titre de la soirée. Les fans du groupe étaient aux anges, et ceux qui ne les connaissaient ont pris à mon avis une bonne claque ! La soirée débute sous les meilleurs auspices.








 


Je rencontre avec plaisir un camarade de jeu (membre d’un autre webzine metal français) venu assister à l’évènement, mais je n’ai pas beaucoup le temps d’apprécier les retrouvailles puisque le changement de plateau est très court (guère plus d’un quart d’heure) : les Californiens de DEATH ANGEL investissent les lieux à l’heure de l’apéro. Mark Osegueda est déchaîné, hurle sa rage et agite ses immenses dreads dont le souffle atteint les premiers rangs. Le son au plus près de la scène n’est pas génialissime, et la voix est un peu recouverte par les guitares et la basse, de même que la grosse caisse. Cette remarque se généralisera malheureusement tout au long de la soirée. Les Californiens, au line-up remanié depuis peu, puisque bassiste et batteur sont partis s’occuper de leur famille, sont au top de leur forme. Les nouveaux venus, des non-philippins cette fois-ci, sont parfaitement intégrés au sein de la formation. Damien Sissom n’hésite pas à orner certaines de ses parties de wha-wha, et Will Caroll derrière les fûts assomme ses peaux jusqu’à briser une baguette en deux. Les titres dévastateurs s’enchaînent. Le groupe met largement en avant son dernier opus en date  « Relentless Retribution » puisque pas moins de quatre titres en sont issus. "I Chose The Sky", avec son refrain fantastique, est d’une efficacité démoniaque en live, de même que "Claws In So Deep" et son break qui martèle les tympans. D’autre part "River Of Rapture", single de ce dernier album, prend de l’ampleur sur scène. La rythmique de Ted Aguilar est lourde et carrée, et les soli fantasques de l’agité Rob Cavestany suscitent l’admiration des amateurs. Quel concert ! La tension monte au fur et à mesure du show jusqu’à atteindre des sommets en fin de set. Death Angel est bel et bien de retour, et nous le prouve au cours de trois bons quarts d’heure précis, puissants et redoutablement  efficaces ! La passion les anime toujours autant, et les « petits nouveaux » s’en tirent avec les honneurs ! Une bonne grosse claque les enfants !






 


Un nouveau quart d’heure de changement de plateau et c’est au tour du deuxième groupe représentant la Bay Area de monter sur scène. L’intro langoureuse de "The Ballad Of Leonard And Charles" retentit et Gary Holt envoie le premier riff du set d’EXODUS. S’enchaîne directement le second titre du dernier opus en date du quintet « Exibit B : The Human Condition » : "Beyond The Pale". Les Américains, envoient au public allemand (parsemé de quelques Français) une véritable avalanche de pur Thrash durant une bonne heure. Que du bonheur pour les fans présents dans la salle. Rob Dukes hurle sa rage et entre littéralement en transe lorsqu’il œuvre pour le groupe. Comme à son habitude, il ne tient pas en place, explorant la scène sous toutes ses coutures en la parsemant d’énormes crachats. Le frontman  assure le show à lui tout seul, même si ses comparses ne sont pas en reste. Gary Holt virevolte sur son manche et arrache presque son vibrato en portant sa guitare au dessus de sa tête avec la seule aide de cette barrette. Ses grimaces constantes contrastent avec la rigueur de Jack Gibson qui tient fermement sa basse en headbanguant de ses rousses boucles. "Another Lesson In Violence", véritable hymne du thrash résonne très tôt dans la set-list, puisque ce n’est que le troisième morceau. Le public est déjà furieux et "Blacklist" achève quelques gorges sous la sollicitation de Dukes. Et ce n’est pas "Bonded By Blood" qui suit directement qui va calmer les adeptes de lysopaïne, ni un énorme "Deathamphetamine" suivi de "War Is My Shepard". La violence atteint son paroxysme avec un petit retour à « Fabulous Disaster » : la longue "Toxic Waltz" déchaîne la fosse. Comme d’habitude, les rythmiques et les soli de la paire Holt / Altus sont impeccables, de même que la frappe sèche et précise d’un Tom Hunting toujours au top de sa forme. Exodus est vraiment un groupe d’exception, qui délivre un thrash brut de décoffrage et reconnaissable entre mille ! Les performances du groupe en live sont énormes, et le combo californien nous le prouve une fois de plus ce soir. La soirée n’a fait que monter en puissance jusqu’ici. Exodus a littéralement retourné la fosse par ses hymnes tranchants et quitte la scène après une bonne heure de sueur. Le rouleau compresseur est passé et a assommé Saarbrücken. On aurait bien voulu un peu plus, et on regrette l’absence de titres comme "Downfall" ou "Riot Act", mais Kreator attend son heure. Le combo allemand, s’il ne réussira pas à atteindre l’intensité, ni sur scène, ni dans la fosse, de leur prédécesseur, va offrir une prestation tout à fait honorable.









 


Après un changement de plateau un peu plus long, la faute à une installation d’un décor volumineux (plateforme surélevée autour de la batterie avec escaliers de part et d’autre pour accéder à cette rampe, écran géant en toile de fond, grands draps pour fermer les côtés de scène), l’extinction de feux s’accompagne d’un film projeté sur la grande toile retraçant le début de soirée du Thrash Fest, du tour-bus aux loges où on aperçoit les gars de Death Angel. Filmé en mode « amateur », cette sympathique petite introduction fait monter la température jusqu’au retentissement de la courte instrumentale "The Patriarch", dont la mélodie est reprise à plein poumons par les fans, qui annonce une excellente "Violent Revolution" après l’entrée en scène de KREATOR. Le groupe joue pratiquement à domicile, puisque Saarbrücken n’est situé qu’à 300 km d’Essen, ville d’origine des thrasheurs de la Ruhr. Mille Petrozza, qui a pris quelques kilos, est très en voix. Sami Yli Sirniö, l’autre six-cordiste du combo, exécute ses plans à la perfection, mais d’une manière un peu scolaire. Son jeu de scène très mou contraste avec la déferlante de thrash que propose Kreator : "Hordes Of Chaos" titre éponyme du dernier album en date du groupe assomme la fosse, enchaîné directement avec un prévisible mais toujours aussi puissant "Phobia". Christian Giesler remue ses cheveux et ruine son dos, Mille monte régulièrement sur la plateforme surélevée pour chanter auprès des micros piqués de part et d’autre du kit de Jürgen Reil, qui fait un parcours sans faute ce soir. Malgré quelques problèmes de floyd (la barrette du vibrato se faisant la malle au cours du live) lui valant un changement rapide de guitare, Mille Petrozza est en grande forme. Il fait régulièrement des clins d’œil aux Français présents dans la salle (Saarbrücken étant une ville frontalière avec la Moselle) lors de ses interventions entre les morceaux. On a même droit à un « Merci beaucoup » de la part du frontman. On apprend par la même que le groupe est en plein processus de composition d’un nouvel album ! La fosse demeure très réactive aux sollicitations du hurleur sur des hymnes comme "People Of The Lie", Pleasure To Kill" ou "Coma Of Souls". « Hordes Of Chaos » est représenté par trois titres ce soir : l’éponyme précédemment cité, "Amok Run" (qui aurait pu être dispensable) et "Destroy What Destroys You". Le set se déroule à une vitesse inouïe, puisqu’une heure passe sans qu’on l’ait remarqué ! Il est déjà temps pour le rappel, avec comme d’accoutumée des titres plus anciens. Petrozza, drapeau à la main, fait exploser le quota de décibels autorisé en faisant hurler le public : It’s Time – To Rise – The Flag Of HATE ! Et c’est partie pour le traditionnel enchaînement qui clôt le concert, formé de "The Flag Of Hate" et "Tormentor". Un set précis, carré, mais qui manquait peut-être un peu de folie, d’exubérance. Voir Kreator est tout de même un pur plaisir, et ce serait ingrat de ne pas remercier les quatre groupes présents sur cette tournée qui risque d’être mémorable. Pour les Parisiens, le Thrash Fest fait escale à l’Elysée Montmartre le 13 décembre prochain. Courez-y !









 


Set List KREATOR :


The Patriarch


Violent Revolution


Hordes Of Chaos


Phobia


Terrible Certainty


Betrayer


Voices Of The Dead


Enemy Of God


Destroy What Destroys You


Amok Run


Endless Pain


People Of The Lie


Pleasure To Kill


Coma Of Souls


The Pestilence


The Flag Of Hate


Tormentor


 


Eh bien, que dire de cette soirée si ce n’est qu’elle fut énorme ! Trois légendes du thrash metal (et n’oublions pas les petits nouveaux) qui servent corps et âme ce style né au début des années 1980, et qui survit depuis de longues décennies à tous les assauts en « Core » à la mode. Le thrash est loin d’être mort, et les anciens nous prouvent qu’ils en ont encore dans le froc, aujourd’hui et pour les années à venir ! Thrash Metal Rules !



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