CHRONIQUES DE CONCERTS

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ANGMAR - LYON
Avec : ANGMAR, MOLOK, WAY TO END, ANUS MUNDI, MALEPESTE
Date du concert : 11-12-2010  
Lieu : Lyon’s Hall - [ 69 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/wintermoonproductions  
Interview :  
   
Date de la chronique : 13 décembre 2010 - Chroniqueur : Black.Roger - Photographe : Black.Roger  


Ce Samedi 11 Décembre 2010, le Lyon’s Hall accueillait son dernier concert de métal extrême avant sa fermeture définitive dans une semaine. Tout laisser penser que le lieu serait plein à craquer avec une affiche black-métal bien pensée proposée par les organisateurs Wintermoon productions. Mais le public ne sera pas au rendez-vous, des métalleux venus de loin, de la vallée du Rhône  et de Savoie sont bien présents, mais les « blackeux » Lyonnais où sont-ils ? Il est vrai qu’en ces jours de « fête des lumières » la capitale des gaules attire avec sa manifestation grand spectacle une majorité de gens aimant suivre le « troupeau ». mais bon, je n’épiloguerai pas sur ce sujet. Place donc ici au métal sombre, occulte, guerrier et païen avec cinq hordes sauvages venues d’ici et d’ailleurs pour une nuit maléfique avec un petit côté théâtral renforçant les prestations produits d’une « sous-culture » dixit les gens bien-pensants.


 


Pour nous mettre dans l’ambiance, des petites bougies sont allumées en bordure de scène, la nuit est noire, le fond d’écran rougeoie, trois êtres obscurs montent sur les planches. Un nouveau trio local se lance avec la lumière blafarde d’une lune devinée qui éclaire seulement par instants le visage torturé du chanteur/guitariste qui avec sa voix graveleuse, rocailleuse et criarde semble maudire ces temps anciens d’un obscurantisme moyenâgeux. Le bassiste caché dans sa cape martèle le temps avec les grosses cordes de son instrument. Le préposé aux tambours rehausse le tout sur un tempo le plus souvent lourd et profond. Nous sommes transportés dans une crypte du fond des âges. Ames perdues tremblez car voici pendant un moment court et fugace les litanies de MALPESTE qui nous prennent aux tripes et nous font voyager dans notre mémoire cachée des temps anciens où l’on revit la terreur maladive subie par nos ancêtres, mais qui pourrait revenir nous hanter demain qui sait ? MALPESTE à bien joué son rôle, MALPESTE nous a interpellé, MALPESTE doit continuer, amen.








 


ANUS MUNDI est maintenant prêt à en découdre et son arrivée sur scène se fait remarquer par un black assez lent et pesant tout en étant très démonstratif de la part du meneur de jeu qui veut nous faire partager des envois froids où la dépravation, la haine des êtres de chair se fait ressentir. Leur black métal sursaute de temps en temps avec des envois plus rapides mais au bout d’un moment  tout semble assez linéaire musicalement parlant. Me climat instauré par la formation se révèle monotone et n’arrive pas à nous accrocher vraiment. Les parisiens semblent recroquevillés sur leur musique et leurs textes et les réactions à leur prestation sont quelque peu mitigés car on ne sent pas vraiment la lueur de désespoir qui anime leurs compositions. A revoir dans d’autres conditions pour essayer de comprendre leur démarche.







 


Changement de style avec WAY TO END. Beaucoup de monde sur l’estrade pour un black expérimental certes, mais très orienté pagan avec des allures de chants vikings au détour des compositions. Beaucoup de musique presque festive, presque folk par moments. Entre chant typé black et chant plus clairs on ne s’y retrouve pas trop car ces derniers sont parfois limite avouons-le. De plus ce soir leur son est assez mauvais. Résultat, les guitares sont cachées derrière les amplis et la batterie, d’ailleurs excellente, prend le dessus, on n’entend plus qu’elle à certains moments. Bref, leurs compositions qui semblent intéressantes au demeurant,  sont bien gâchées pendant presque toute la durée de leur set. Ce soir je n’ai entendu qu’une grosse bouillie sonore la plupart du temps, mais il m’est difficile de porter un jugement sur ce groupe vu les mauvaises conditions techniques. Même chose que pour le groupe précédent, à revoir dans une autre occasion car l’on sent un gros travail derrière tout cela et nous n’avons pas pu l’apprécier à sa juste valeur.







 


MOLOK, quant à lui, va créer une certaine surprise, instaurer un certain suspense, créer un certain choc musical et visuel. Un seul musicien masqué au départ avec ce petit clavier portatif jouant dans son coin de scène une intro puérile, ça intrigue. Et puis le reste de la troupe envahit l’estrade et tout démarre très fort alors. Le frontman/grogneur s’essaie aux fûts avant de laisser sa place au batteur titulaire. Ce frontman en burka interpelle de par son jeu de scène et le guitariste au masque à gaz nous glace le sang. N’oublions pas le bassiste ensanglanté qui contrôle ses lignes de façon experte pour donner à l’ensemble une puissance sourde et assez monstrueuse. Spectacle peu commun servi par des compositions originales. MOLOK nous sert un black/indus apocalyptique avec deux membres d’ANGANTHYR (dk), MOLOK surprend, MOLOK provoque. Leur son est bon, leur démonstration convaincante crée une certaine surprise dans le bon sens du terme. Leurs morceaux sont puissants, forts, accrocheurs avec ce côté théâtral de bon aloi.  Le groupe nous colle au plafond avec un gros son et nous monopolise l’esprit avec cette chorégraphie de scène qui ne nous laisse aucun répit. Moment inattendu,  moment fort, moment exaltant, je ne trouve plus d’autres qualificatifs pour dépeindre le tableau proposé par cette formation qui a créé la surprise ce soir.








 


Nous arrivons au terme de cette soirée particulière avec ANGMAR qui nous invite aux funérailles du monde. Le quatuor Normand arrive à nous placer devant un mur du son fait de guitares incisives, malsaines et guerrières, de rythmiques d’une efficacité redoutable et par de sus tout ça, il y a cette voix très prenante, criante et écorchée qui nous impose un black métal traditionnel certes, amis propulsé par une énergie et une puissance de feu hors du commun qui fait la différence. Le penchant pagan n’occulte pas les envois recherchés, les soli et riffs bien étudiés à la limite du progressif. Au fur et à mesure des titres la profondeur noire insufflée par la musique des Normands prend de l’ampleur même si dans les premiers titres proposés ce soir une petite linéarité se faisait sentir. La formation nous fait donc rentrer progressivement dans son univers fait de climats de plus en plus prenants. Le mot qui me vient  immédiatement à l’esprit vers la fin du concert, est « riche », tout est riche d’émotions de technicité, de mélodies et de professionnalisme, le tout servi par un son carré qui ne peut que nous travailler aux tripes. Il est presque une heure du matin lorsque le dernier titre est annoncé, ce sera « le paria » issu de l’album « Métamorphosis » de 2005. Excellente prestation qui laissera des traces.








 


Au final, ce concert hors du temps a été apprécié je pense par le peu de participants venus une dernière fois vibrer dans le Lyon’s Hall pour un métal particulièrement profond, puissant et créatif (extrême metal for extreme people). Merci à Wintermoon Productions, merci au Lyon’s Hall, le rideau noir est tombé.



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