CHRONIQUES DE CONCERTS

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ANGRA AQUA TOUR 2011, NANCY
Avec : ANGRA, KATTAH, FALL AND BOUNCE
Date du concert : 16-02-2011  
Lieu : L’Autre Canal - [ 54 ]  
Affluence : 400  
Contact organisateur : http://www.metalride.fr/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 25 février 2011 - Chroniqueur : Blackened - Photographe : Laurent BARILLIOT http://www.flickr.com/photos/laurentbarrilliot/  


Quelques mois après la sortie attendue d’ « Aqua », leur dernier album studio paru l’an passé, ANGRA a décidé d’offrir un beau cadeau à leurs nombreux fans français, puisque pas moins de 8 villes de notre cher hexagone vont être visitées par les Brésiliens au cours de cet « Aqua Tour 2011 » qui nous promet d’être alléchant, d’autant plus que la bande à Kiko Loureiro n’a plus foulé le sol du royaume depuis plus de trois ans, lors de la tournée fêtant les 15 années d’existence des power-métalleux en 2007. La première étape de ce périple, qui s’achèvera le 27 février prochain à l’Elysée Montmartre de notre capitale, est prévue à Nancy, dans l’antre de l’Autre Canal, superbe salle de musique actuelle qui accueille notamment chaque année le fameux festival Metal Ride, organisé par l’association du même nom. Cette dernière n’est justement pas étrangère à la venue des Brésiliens en terre lorraine, puisque c’est elle qui co-organise l’évènement. Pour l’occasion, la grande salle de l’Autre Canal est fermée au tiers par un grand rideau noir, la capacité totale de plus de 1200 personnes étant un peu ambitieuse pour Angra.


Si l’album « Aqua » signe un retour en forme des virtuoses en studio, on aurait tout de même aimé un peu plus de vitesse et d’ambition dans les compositions et la production. Le retour dans les rangs l’an passé de Ricardo Confessori, batteur ayant quitté le groupe en 2000 pour former Shaman avec Andre Matos et Luis Mariutti, tous deux également membres d’Angra. Remplacé pendant plus de huit ans et pour trois albums studios par l’excellentissime Aquiles Priester, le retour de Confessori n’est pas pour autant un retour aux sources pour Angra. La set list de ce soir ne le démentira pas, puisque de nombreux titres de l’ « ère Priester » seront joués. Mais avant d’y venir, deux groupes au style radicalement différent se payent le luxe d’ouvrir pour les légendes sud-américaines, et l’un d’eux est Français !


C’est d’ailleurs aux Frenchies de FALL AND BOUNCE qu’est confiée la lourde tâche d’engager les hostilités. Le trio francilien accompagne en effet Angra sur toutes les dates françaises de l’Aqua Tour. Emmené par la bassiste-chanteuse Line Breal, le groupe propose aujourd’hui son premier album, enregistré par un certain Stéphane Buriez, et balance un hard rock très librement inspiré de Motörhead dans l’attitude sur scène. Une bassiste-chanteuse statique, un unique guitariste au bonnet vissé sur la tête et à la démarche qui n’est pas sans rappeler un certain Phil Campbell. Et si l’esprit Motörhead est bel et bien là, la puissance et l’énergie dégagée par le combo n’est pas la même que celle de Lemmy et consorts. On se rapproche plus d’un rock’n’roll énergique que d’un frénétique hard rock. Le chant de Line Breal s’il est toujours juste et bien exécuté, manque de punch, ce qui n’empêche pas le public de réserver un bon accueil au groupe. Les compositions assez simples ne sont pas pour autant dénuées de toute originalité, et le groupe sait trouver son son et son style par le chant féminin et des mid tempi assez sympathiques. Le guitariste Guillaume Bruy maîtrise à la perfection son manche en proposant des soli parfaitement dans l’esprit hard rock quand il ne frotte pas lourdement ses cordes lors des rythmiques pêchues. Bonne entrée en matière, assez surprenante car on est très loin des grandes envolées virtuoses du power metal progressif d’Angra.


 




 


Le second groupe à fouler les planches est par contre totalement cohérent avec la tête d’affiche, puisque KATTAH est non seulement un groupe de power metal, mais en plus, il vient tout droit du Brésil ! Inutile de dire que les compatriotes d’Edu Falaschi sont de grands fans du groupe pour lequel ils ouvrent. Et la performance du quintette va mettre tout le monde d’accord. Des musiciens surdoués, un chanteur absolument exceptionnel, et des compositions de qualité ! Le groupe est pourtant non signé, assez surprenant pour entamer une tournée avec un des leaders de la scène power ! Il n’en reste que la prestation de Kattah est assez impressionnante. Délibérément mis en avant par une tenue assez extravagante, le chanteur Roni Sauaf ne tient pas en place et démontre qu’il n’a rien à envier aux maîtres du chant heavy très aigu. Il suffit de quelques secondes pour se rendre compte que le gaillard a un potentiel absolument énorme et une maîtrise vocale ahurissante. Les montées et vibratos qu’il se permet sont parfaits et desservent fort bien les compositions power metal du combo, teintés d’une petite touche orientale non désagréable. Le timbre de sa voix n’est pas sans rappeler celui de Bruce Dickinson, une de ses principales influences avec Ronnie James Dio ou Timo Kotipelto. Personnage haut en couleur, le frontman fait le show à lui tout seul. Il se glisse même derrière la batterie durant plusieurs minutes pour montrer que le talent n’est pas concentré uniquement au fond de sa gorge le temps d’un petit solo suivi d’un morceau instrumental avec ses camarades de jeu, avant que le batteur original de la formation, vêtu d’un maillot de la Seleçao, équipe nationale de football brésilienne, ne revienne récupérer ses baguettes (tout de même gonflé une semaine après la défaite des Brésiliens face à la France !). Si quelques harmonies proposées par Kattah sont déjà entendues et réentendues (notamment le refrain de "I Believe", pourtant apprécié par le public), la musique du groupe reste assez originale dans un style où tout ou presque a déjà été fait. Les rythmiques sont travaillées, ainsi que les mélodies et les soli, le tout étant exécuté à la perfection. Une belle découverte !


 



 


Il est 22h30 passé quand les lumières s’éteignent et que retentit "Viderunt Te Aquae", l’introduction symphonique du dernier album d’ANGRA, tradition respectée pour la plupart des disques des Brésiliens. La scène s’illumine et on découvre l’immense bâche de fond aux couleurs d’Aqua au moment où est lancée la suite logique de cette introduction, le titre "Arising Thunder", qui est il faut le dire, une belle petite pépite bien speed et furieuse ! Les doutes portés depuis plusieurs temps sur les capacités vocales d’Edu Falaschi se confirment, puisque le frontman a les plus grandes peines à atteindre les notes aigues. Ses performances moyennes sur l’album Aqua n’étaient en effet pas un bon présage pour le live. Devant constamment pousser et forcer sur sa voix pour le chant haut perché, il se montrera plusieurs fois très limite dans ce domaine au cours du concert. Dommage car le reste du groupe gère bien évidemment à la perfection. Suit directement un bon vieux "Angels Cry" toujours efficace malgré les années, puisqu’issu du premier album d’Angra du même nom en 1993. Le groupe offre des titres piochés assez équitablement dans sa riche discographie, puisqu’au moins un morceau de chacun de ses sept opus est joué ce soir. "The Voice Commanding You" est de manière assez surprenante chantée non pas par Edu Falaschi, mais par Rafael Bittencourt, le second guitar hero du combo, qui démontre des capacités vocales impressionnantes ! Une voix bien heavy, aigue, avec un petit côté agressif fort appréciable. On le sait peu, mais c’est pourtant lui le principal compositeur et l’auteur de la quasi-totalité des morceaux d’Angra. Et si Kiko Loureiro est le plus connu des guitaristes du combo, Bittencourt n’est pas en reste, puisqu’il délivre également des soli ahurissants et une technique irréprochable. Le jeu de scène des deux compères six-cordistes est énergique, et complète la rigueur de Felipe Andreoli, l’excellentissime bassiste de la formation. Edu Falaschi orne son chant de ses traditionnels mouvements de bras, caractéristiques de tout bon chanteur de heavy qui se respecte, et Ricardo Confessori est déchaîné derrière ses fûts. Il est visiblement très heureux de retrouver ses camardes de jeu après de nombreuses années d’absence. Il se montre évidemment à la hauteur durant tout le set, malgré la difficulté de ses plans. Le solo de batterie qu’il délivre au tiers du set, bien apprécié du public, démontre l’étendue de son talent. Le bougre se permet de faire tourner ses baguettes entre ses doigts entre deux frappes, le tout à une vitesse assez impressionnante. On note tout de même un contraste important : son style et le son très naturel de son instrument sont assez différents de ceux d’Aquiles Priester. Personnellement, je préférais l’ex batteur de la formation, aussi bien en studio qu’en live, mais cela est une affaire de goût ! Deux autres titres d’Aqua sont joués en plus du premier évoqué plus haut. "Awake From Darkness", titre très progressif, est malheureusement foiré par le groupe, manquant son introduction et la partie centrale du morceau, normalement jouée au clavier, mais interprétée en live par les guitares et la basse. Assez étrange de voir un groupe comme Angra se planter à ce point sur un morceau… Suit directement "Lease Of Life", titre dispensable en live je pense, car loin d’être un des meilleurs d’Aqua. Par contre, on ne rechigne pas le plaisir d’entendre le superbe "Waiting Silence", issu de l’énorme album Temple Of Shadows paru en 2004, avec ses rythmes saccadés, ses mélodies envoûtantes, ses soli démentiels et son pont de basse en tapping exécuté à la perfection par Andreoli. La suite du set est des plus classiques, avec un enchaînement de tubes comme "Rebirth" (malheureusement massacré par Edu Falaschi peu en voix), l’épique "Carry On", directement suivi de l’indispensable "Nova Era", où Kiko Loureiro est toujours aussi impressionnant d’aisance technique dans ses soli infaisables. L’heure de la fin du show est déjà venue, après environ une heure dix de riffs, rythmiques, soli et harmonies endiablées ! Le rappel d’Angra est traditionnellement le moment fun du concert, avec une reprise. Ce concert ne déroge pas à la règle, et chaque membre du groupe va prendre la place d’un autre. On retrouve ainsi Felipe Andreoli (basse) derrière les fûts, Kiko Loureiro (guitare) à la basse, Edu Falashci (chant) à la guitare, accompagné par Ricardo Confessori (batterie) pour faire la paire de six-cordistes. Le micro est détenu par Rafael Bittencourt qui aura donc chanté deux titres ce soir. La soirée se termine donc avec une reprise de Black Sabbath, "Heaven And Hell", qui fera l’unanimité, chantée à l’unisson par les fans.


 


Beau moment qui clôt cette soirée avec Angra qui remercie chaleureusement le public, venu assez nombreux (environ 400 personnes). Dommage qu’Eduardo Falaschi ne soit pas plus à l’aise vocalement lors des montées, qu’il ne réussit qu’une fois sur deux. Oublions cela en espérant qu’il se reprenne vite ! Angra est toujours là presque vingt ans après ses premiers pas à Sao Paulo, et ces pionniers du power metal mêlant heavy et musique classique symphonique ont encore de beaux jours devant eux !


 





 


Set List ANGRA :


 


1.      Viderunt Te Aquae (Intro)


2.      Arising Thunder


3.      Angels Cry


4.      The Course Of Nature


5.      Lisbon


6.      The Voice Commanding You (chantée par Rafael Bittencourt)


7.      Drum Solo


8.      Awake From Darkness


9.      Lease Of Life


10.   Waiting Silence


11.  Rebirth


12.  Nothing to Say


13.  Carry On


14.  Nova Era


15.  Heaven and Hell (Black Sabbath cover)



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