Le "Power of metal tour" pose ses amplis à l'Elysée Montmartre ce soir pour le plus grand plaisir des metalheads parisiens. Cette affiche sera l'occasion de réunir 5 groupes d'horizons différents pour une soirée qui on l'espère sera de qualité. Une fois n'est pas de coutume, l'arrivée sur les lieux se fait sans grande attente; en effet, les portes ouvertes à une heure encore peu avancée nous permet d'éviter l'habituelle file d'attente qui a toujours eu sa place sur les trottoirs adjacents à la salle. L'horaire pour le coup inhabituel aura aussi pour effet de faire monter sur scène un premier groupe devant une salle aux trois quarts vide. C'est donc les finlandais de Thaurorod qui ont l'honneur de nous mettre en bouche ce soir, challenge difficile semble-t'il devant un public encore groggy car pour une grande partie tout juste sortie du travail. Ceci étant, la bonne humeur du frontman semble particulièrement contagieuse, et a le don de donner envie de bouger. Pour leur premier concert en France, les scandinaves sont en effet pleins d'entrain et ça se ressent particulièrement dans leur musique. Le métal symphonique du groupe plait particulièrement grace à des riffs forts et bien placés comme dans leur titre "Scion of stars". Encore un jeu qui en peu de temps aura réussi à nous séduire.

C'est au tour de Mercenary de prendre place et ça commence sur une petite note d'humour, après l'installation du matériel par le groupe, une rapide mise en place et un petit "faites comme si vous ne nous aviez pas vu" nous laisse entendre que le groupe est bien là pour nous faire plaisir. Le groupe, bien que créé en 91 au Danemark ne semble pas vraiment connu du public, il en profitera toutefois pour nous faire découvrir une partie de son nouvel album avec en autres les titres "Through the eyes of the devil" et "In the river of madness". Ce qui grace à la puissance vocale et au charisme du chanteur aura pour effet de nous séduire. Le groupe prend vraiment plaisir à se produire ce soir, et on ne pourra pas lui en vouloir, bien au contraire.

La suite sera assurée par Psychotic Waltz, ce groupe qui semble tout aussi inconnu au bataillon malgré quelques belles années d'activité (le groupe trouvant ses origines à la fin des années 80). C'est donc avec impatience que nous attendons de voir ce qui va suivre, et dès le début, ça choque, en effet, la voix claire et le son à tendance psyché ont de quoi surprendre après ce que nous venons d'entendre et quand on sait ce qui nous attend par la suite. La musique coupe du tout au tout avec le début de soirée, sans pour autant refroidir le public, du moins dans un premier temps. Le show aurait pu être plus appréciable sans les incéssantes sortie de scène du chanteur, et si le ton avait été moins hésitant, en effet, des chansons telles que nothing sont assez inégales d'un bout à l'autre, et c'est ce qui selon moi ressort le plus de ce set."I of the storm" renverse cependant la tendance et restera probablement le meilleur passage que nous aura offert cette formation. On regrettera qu'un tel potentiel ne soit pas mieux exploité.

On peut maintenant se préparer à l'essentiel de la soirée, avec l'arrivée de Nevermore, la salle a enfin eu le temps de se remplir (ou presque) et le show peut prendre place. On entame de suite en beauté, et Warren Dale semble en très grande forme, dès le départ il saute dans tous les sens, son chant est vraiment énergique et les autre membre sont tout aussi motivés. "Inside four walls" qui ouvre le set sera joué avec brio et laisse présager présager un show d'excellente qualité. Et les chansons suivantes telles que "Your poison throne" ne font que confirmer ceci. La suite est magnifique, ça déborde d'energie et on ne peut qu'être à fond pendant cet enchainement d'excellents morceaux. La claque est telle qu'on ne peut que se demander comment Symphony X va pouvoir maintenir le niveau. Surtout après la cloture sur "Enemies of reality" qui aura vu monter sur scène un heureux fan qui aura pu s'adonner au plaisir de gueuler dans le micro et de nous montrer ses aptitudes au air guitar alors qu'une bonne partie de la salle l'enviait.

Et pour maintenir le niveau, c'est difficile, Russel Allen et ses acolytes y vont de bon coeur. Dès le départ on est pris dans le mouvement, ça sonne juste et ça a un gout d'excellent Symphony X. Le jeu sur "Paradise Lost" viendra quelque peu ralentir le rythme, bien que ce soit un des morceaux qui auront été du meilleur cru de ce soir, il aura aussi l'effet d'une cassure dans cette partie. Ceci étant, l'euphorie du début n'arrivera pas à revenir, et la suite a quelque peu de quoi décevoir. Après ce que nos yeux et nos oreilles ont pris avec Nevermore, il nous est difficile d'apprécier un set qui, rappel inclus ne nous aura pas donné plus d'une heure de spectacle. Même ce fameux rappel d'une seule petite chanson aura été difficilement obtenu par le public, car "festival et horaires oblige" nous annonce le frontman. Pour au final un jeu moins long que celui de Nevermore, on aura de quoi rester sceptique, pour ma part je trouve ça dommage, mais je suis sûr que les fans présents auraient été ravis de pouvoir en profiter un peu plus.

Après la soirée à laquelle on vient d'assister, il y a de quoi être mitigé, en effet, les deux premiers groupes ont vraiment été bons malgré le manque de public, la suite était plutôt inégale malgré une excellente préstation de Nevermore. Psychedelic Waltz et Symphony X auront en effet eu plus de mal à me séduire, particulièrement par la disparité de leurs show respectifs, qui, bien qu'enclins à de très bons passages ont aussi eu un peu trop de moments qui n'ont pas su se montrer aussi motivants qu'ils auraient du l'être.