CHRONIQUES DE CONCERTS

pavillon 666 webzine metal rock TOUTES LES CHRONIQUES pavillon 666 webzine metal rock ÊTRE CHRONIQUÉ pavillon 666 webzine metal rock ÊTRE CHRONIQUEUR


BONECRUSHER FEST - PARIS
Avec : DYING FETUS + KEEP OF KALESSIN + CARNIFEX + FLESHGOD APOCALYPSE + BURNING THE MASSES + ANGELUS APATRIDA
Date du concert : 07-03-2011  
Lieu : Trabendo - [ 75 ]  
Affluence : nc  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/garmonboziainc  
Interview :  
   
Date de la chronique : 14 mars 2011 - Chroniqueur : Hellbangeuse - Photographe : Hellbangeuse  


En 2011, faites le plein de vitalité avec un Bonecrusher Fest à l'affiche des plus fournies. Pas moins de six groupes se partagent ce soir la scène et l'éventail des styles proposés n'est pas si réducteur qu'on voudrait bien le croire puisque pointures Brutal Death/Grindcore côtoient sans encombre des formations aux influences plus nuancées, en témoigne la présence de KEEP OF KALESSIN mais également celle des thrasheux d'ANGELUS APATRIDA.


Ces derniers ouvrent d'ailleurs les hostilités peu avant dix-huit heures devant un Trabendo qui se remplit doucement. Les Espagnols d'ANGELUS APATRIDA distillent depuis maintenant quelques années un Thrash aux accents techniques et à la vitalité débordante. Ayant sorti l'année dernière son troisième album ("Clockwork"), la petite bande est déjà signée chez Century Media même si sa popularité semble encore se restreindre à la frontière espagnole. Le Bonecrusher Fest est donc l'occasion rêvée de se tailler un nom dans la scène européenne et c'est avec sérieux que les musiciens s'y appliquent, enchaînant les morceaux comme si leur vie en dépendait. De ce fait la communication n'est pas au top, mais les ambitieux solos de guitares et la belle expressivité du chanteur ont bien vite fait de rattraper ce défaut. Le public de son côté semble apprécier les compositions et réagit avec entrain aux parties les plus enlevées. Une prestation agréable mais sans grande originalité qui a le mérite de ne pas nous assommer immédiatement; le plus lourd restant effectivement à venir.



Après des balances éclairs, c'est au tour de BURNING THE MASSES de faire ses preuves. Remplaçant au pied levé les Britanniques d'ANNOTATION OF AN AUTOPSY, le groupe est bien décidé à se faire une place sur cette tournée et ce n'est pas leur chanteur Brian Kulikoff qui manque de volonté pour cela. Tel un fou échappé de l'asile, le jeune homme arpente la scène avec un air dément, les yeux révulsés et la voix criarde au possible. Malheureusement pour eux, le soundcheck a été si rapide que les instruments camouflent complètement le chant et cela jusqu'à la fin du set, malgré les nombreuses demandes du chanteur pour de meilleurs réglages. Il n'en reste pas moins que le très américain Death/Grind de BURNING THE MASSES se révèle diantrement efficace s'attirant les faveurs du public grâce à un savant mélange entre des parties ultra rapides et d'autres spécialement conçues pour faire enfler le pit, véritables moshparts version Grind. Un groupe qui aura su séduire une audience qui se fait d'ailleurs de plus en plus dense, signe que la soirée est déjà bien en place.



Place à présent aux Italiens de FLESHGOD APOCALYPSE qui commencent depuis peu à se tailler une solide réputation au sein la scène Death européenne. Alliant une technique poussée à un sens aigu de la mélodie, le groupe a su attirer l'attention des critiques depuis la sortie d'un premier album en 2008 ("Oracles"), suivi l'année dernière par l'EP "Mafia" qui a confirmé les talents d'un groupe qui fera encore parler de lui. Scéniquement, FLESHGOD APOCALYPSE frappe tout aussi fort que sur CD grâce à un jeu scénique original (costumes de croque-mitaine tachés ici et là de sang et maquillage boueux) mais surtout grâce à une maîtrise évidente des instruments. C'est propre, précis et lourd, un véritable déferlement de violence servi par quelques samples et ajouts mélodiques qui aèrent efficacement le tout. Quant à Francesco Paoli derrière sa batterie, il est tout simplement étonnant de dextérité : concentré et droit comme un i derrière son instrument, gracieux même, il vous balance des blast-beats assommants et toujours bien calés, si naturellement qu'on finit par se demander s'il ne serait pas né les baguettes à la main. Malgré une voix qui a tendance à s'essouffler au fur et à mesure de la prestation, le public semble ravi de ce qui se passe sur scène et le pit se fait de plus en plus menaçant. On ne se serait pas plaint si FLESHGOD APOCALYPSE avait joué quelques morceaux de plus, mais il reste encore du monde à faire monter sur scène et l'heure avance décidément à tout allure.



CARNIFEX, figure de proue du Deathcore américain, a su rameuter nombre de ses fans ce soir et l'on remarque la présence affirmée de coreux dans le pit, tournoyant à folle allure et écrasant tout sur leur passage à peine les premières notes du set entamées. Dans la fosse c'est la guerre et on n'en est d'ailleurs pas très loin sur scène. Mis à part un Cory Arford assez discret derrière sa guitare, le reste du combo déborde de vitalité entre headbanging à répétition (même sans cheveux pour Scott Lewis) et étirements en tous sens. Sur ce point, difficile d'égaler la prestance de Fred Calderon qui remplaçait une heure plus tôt le bassiste de BURNING THE MASSES et se tortille dans tous les sens avec une souplesse digne des Tortues Ninja (croyez-moi ou pas). Niveau set-list, le dernier album de la formation "Hell Chose Me" est ce soir à l'honneur constituant une bonne moitié des titres interprétés, dont le très efficace "Entombed Monarch" où Scott Lewis au chant manifeste sa fougue de taureau colérique. Le show gardera la même démence presque une heure durant malgré une voix qui a tendance à perdre de sa vigueur au fil des morceaux, comme c'est très souvent le cas au vu des lourdes exigences qu'impose un chant à la fois ultra caverneux et criard. Alors bien sûr, il y a les fans et les détracteurs du groupe mais objectivement, c'est à une prestation globalement réussie que nous venons d'assister.




Changement de plateau pour accueillir à présent les très norvégiens KEEP OF KALESSIN. Drôle d'initiative que de faire jouer un groupe officiant dans un style plus orienté Black que Death mais vu les nombreux t-shirts à leur effigie qui parsèment le public, ce choix ne semble pas avoir été une si mauvaise idée que cela. Après une arrivée sur scène pour ainsi dire triomphale, le set peut enfin commencer avec "Kolossus". N'en déplaise d'ailleurs aux fans old-school du groupe puisque la quasi-totalité du set se concentrera effectivement sur les deux derniers méfaits du quartet, mis à part le très solitaire "Come Damnation", d'ailleurs brillamment interprété au milieu d'un public ravi. Il n'en reste pas moins que le chant de Thebon se révèle par moments décevant, manquant de puissance et de variations malgré les grands sourires irradiant son visage. Les autres musiciens bénéficient de leur côté d'un jeu très visuel et maîtrisé et on ne se lasse pas d'observer un Wizziac à la blondeur angélique qui paraît presque transcendé par son jeu même s'il semble par instants très distant du public. Le show se révèle ainsi appréciable et tout aussi efficace, servi par des samples aux ambiances épiques qui restituent sans exagérer l'univers complexe et presque fantastique de KEEP OF KALESSIN. Un groupe qui tient toujours la route malgré quelques faiblesses et tout le mal qu'on a pu en dire.




Il est maintenant temps d'accueillir les très attendus DYING FETUS et c'est avec la plus grande simplicité que le trio s'installe et débute son set par "Justifiable Homicide". Clairement, ce n'est pas sur scène que vous verrez du mouvement puisque les musiciens resteront désespérément statiques tout le long de la prestation hormis un Trey Williams derrière sa batterie qui se lèvera de temps à autre afin de mieux haranguer la foule. Pour du spectacle, c'est donc vers la fosse qu'il faudra se tourner. Et en effet, elle bouge plutôt fort cette fosse et les pauvres slammeurs s'y aventurant un peu trop s'écrasent bien souvent sur le sol quand ils n'atterrissent pas lamentablement sur scène, bousculant par la même occasion le pied de micro de John Gallagher à plusieurs reprises. De l'agitation donc. Mais une qualité sonore irréprochable à un tel point qu'on ne voit plus trop d'intérêt à se plaindre du statisme des musiciens tant chaque instrument est maîtrisé à la perfection, rapide et précis comme une incision chirurgicale avec pour résultat une puissance assez terrifiante quand on voit les trois gars inoffensifs qu'ils ont l'air d'être. Les voix de John Gallagher et Sean Beasley sont posées, presque calmes mais parvenant néanmoins à transmettre toute la haine et la violence qu'elles contiennent. Les classiques de la formation sont évidemment au programme avec, parmi tant d'autres, "One Shot, One Kill", "Descend Into Depravity", "Homicidal Retribution" ou encore "Kill Your Mother, Rape Your Dog". DYING FETUS ratisse donc large ce soir, du deuxième au dernier de ses albums avec toujours autant de maîtrise à l'ouvrage. Les innombrables changements de line-up que John Gallagher avait dû résoudre bien souvent seul semblent maintenant n'être plus qu'un vilain souvenir. On regrette tout de même que le combo ne communique pas un peu plus avec son public, mais les volontaires pourront se rattraper à la fin du concert en prenant quelques photos avec Trey Williams. Le show s'achève sans rappel au bout d'une petite heure aussi simplement qu'il avait commencé, ayant largement satisfait et impressionné toute l'audience du Trabendo.




Le Bonecrusher Fest 2011 se révèle tout simplement une belle réussite, permettant à des groupes somme toute assez différents de se produire en même temps. Tout cela pour le plus grand plaisir d'un public très varié qui a manifestement apprécié cette prise de risque. On espère avoir le plaisir de retrouver une affiche aussi prometteuse l'année prochaine et d'avoir ainsi de quoi se remplir à nouveau les oreilles de décibels enragés.



no images were found





 


Aller en haut