CHRONIQUES DE CONCERTS

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PAGANFEST 2011 - PARIS
Avec : KORPIKLAANI + UNLEASHED + MOONSORROW + ARAFEL + KIVIMETSAN DRUIDI
Date du concert : 14-03-2011  
Lieu : Trabendo - [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/garmonboziainc  
Interview :  
   
Date de la chronique : 23 mars 2011 - Chroniqueur : Hellbangeuse - Photographe : hellbangeuse  


En mars, plantez votre tente devant le Trabendo. Après Sabaton, le Bonecrusher Fest et Electric Wizard ne voilà-t-il pas que le Paganfest débarque à son tour. Cette édition 2011, tout aussi alléchante que la précédente, ne semble pas avoir raté son coup puisque c'est un public déjà bien fourni qui investit la salle aux alentours de dix-sept heures, un lundi soir qui plus est.


KIVIMETSAN DRUIDI ouvre d'ailleurs les hostilités quelques instants plus tard dans une atmosphère presque ésotérique. Si une telle ambiance peut s'imposer d'elle-même dès le début de la prestation, c'est sans doute grâce à la popularité du groupe qui ne cesse d'augmenter au fur et à mesure des albums produits. L'originalité de leur Black folklorique réside en fait dans un chant à deux voix : celui de Leeni-Maria Hovila; claire, envoutant voire inquiétant et celui de Joni Koskinen; énergique, puissant et incisif. Le duo est de ceux qui se complètent sans s'entrechoquer pour servir la forte identité d'un groupe en devenir. Et malgré la complexité du style, les musiciens restent simples dans leur attitude, communiquant largement avec l'auditoire grâce à un sympathique bassiste qui maîtrise son français. Leeni-Maria quant à elle est complètement investie dans son rôle, se trémoussant sur scène telle une pieuvre prête à se jeter sur sa proie, visiblement en transe. Dommage que la voix ne soit pas plus audible car son timbre clair et pur sert efficacement la musique de KIVIMETSAN DRUIDI. Un set néanmoins très personnel et agréable qui laissera une forte impression dans l'esprit du public.


 



 


C'est maintenant au tour d'ARAFEL de nous montrer ce que la bête a dans le ventre. Le groupe, basé en Israël, s'est vu rejoint au chant en 2009 par le sieur Helge Stang (ex-Equilibrium). De quoi permettre à la formation de faire un peu plus parler d'elle qu'auparavant mais surtout de venir nous botter plus souvent les fesses sur scène. Ce soir, en plus d'un Helge parfaitement en forme et à la voix bien huilée, se rajoute la performance charismatique des autres musiciens et en particulier celle de la charmante violoniste, Nasha. La demoiselle, non contente de manier parfaitement l'archet sait également comment lancer des circle-pits d'un simple mouvement de bras, embrasant ainsi la fosse en un clin d'oeil. En plus de cela, ARAFEL a su ajouter à son Black folklorique une fine touche orientale mais aussi quelques surprenantes et discrètes rythmiques Hardcore qui ont pour effet de dynamiser considérablement le set sans que cela ne fasse tâche dans leurs compositions. Le résultat en est une prestation très efficace et intense qui fait encore un peu plus monter la température dans une salle qui commençait déjà à chauffer.


 



 


Les Allemands de VARG sont fin prêts à envahir la scène du Trabendo pour le plus grand plaisir d'un public connaisseur et ultra-motivé. La soirée continue ainsi sous les auspices Black folklorique mais avec un groupe qui réussit une fois de plus à se différencier des autres. Corpse paintés en rouge, le combo débute immédiatement son set avec "Wir Sind die Wolfe" tiré de son tout frais troisième album "Wolfskult" déjà classé dans les charts allemands. La bonne humeur du groupe est d'ailleurs perceptible au même titre que l'excellence du son s'échappant de leurs instruments et bien que Fenrier derrière les fûts affiche un air extrêmement maladif (il devra d'ailleurs se rendre à l'hôpital après le concert), il assure néanmoins avec brio la prestation. La formation apprécie tout autant l'accueil que le public lui a réservé et en profite pour lancer quelques circle-pits mais également un beau Wall Of Death qui divise la salle très proprement et fait de la même manière le ménage chez les petites natures. VARG est donc au meilleur de sa forme ce soir, avec des musiciens proposant un show maîtrisé, à la fois mélodique et brutal accompagné d'un FREKI toujours aussi imposant et charismatique. De quoi espérer le meilleur pour un groupe qui non seulement délivre de bons albums, mais sait aussi enflammer son public avec beaucoup d'empathie, enjoignant même les plus motivés à prolonger avec eux la fête à l'issue du concert.




Bien que MOONSORROW ne soit pas ce soir en tête d'affiche, il est évident qu'une bonne partie du public est venu spécialement pour voir le groupe. C'est donc sous de lourdes acclamations que les artistes arrivent sur scène, avec tout le calme et l'inhibition qui font paradoxalement leur charme. Ayant sorti le mois dernier leur sixième album intitulé "Varjoina Kuljemme Kuolleiden Maassa", il reste néanmoins difficile de dire si la formation le met à l'honneur ce soir, puisque seuls deux morceaux,"Muinaiset" et "Kuolleiden Maa", figurent sur une set-list qui n'excède en fait pas les cinq titres. MOONSORROW aime les morceaux longs comme mélancoliques et leur Black Viking parvient néanmoins n'ennuyer personne en live. C'est surement là qu'on reconnaît le vrai talent, en effet. Le public, déjà tout acquis à la cause des Finlandais, ne manque pas de le leur faire savoir avec une certaine recrudescence de slammeurs qui ont tendance à envahir la scène et faire bouger quelques amplis. Mais rien de grave; bien au contraire, cela rend la performance de quintet un peu plus chaleureuse et énergique. Le groupe est en revanche très à l'aise avec sa musique et le son délivré tout au long du set n'est autre qu'excellent. Les nuances de chaque instrument sont perceptibles dans leurs moindres détails et nous attirent définitivement dans l'univers complexe de MOONSORROW. Même la sortie de scène du combo restera délicate, chaque musicien disparaissant au son des instruments s'arrêtant un par un de jouer. Magique.




Quittons maintenant la sphère Black folklorique pour faire place aux death metalleux d'UNLEASHED. Voici de nouveau un groupe qui se montre peu exubérant sur scène, mais cette fois-ci le public n'est pas aussi actif pour nous le faire oublier. C'est donc une prestation assez statique et froide qui nous est offerte ce soir, sans grande ambition si ce n'est celle de jouer une musique de qualité. Car avec l'expérience acquise sur les scènes du monde entier depuis plus de deux décennies, il est sûr qu'UNLEASHED n'est pas du genre à rater un riff ou sauter une note jugée quelconque. Les suédois savent de la même manière se servir de leur ancienneté en proposant avec un certain orgueil quelques titres extraits de leurs premiers albums dont le magistral "Before the Creation of Time" avec ses vingts ans d'âge. Et comme on pouvait s'y attendre, ce sont ces morceaux là qui provoquent enfin l'entrain d'un public qui s'était montré peu actif depuis le début du set. Mais malheureusement pour le groupe, les autres morceaux ne se différencient pas assez les uns des autres et l'on finit presque par s'ennuyer malgré un Johnny Hedlund communiquant comme il le peut avec le public et une qualité technique des autres musiciens fort appréciable. Seul Anders Schultz paraît vraiment se donner complètement derrière sa batterie mais il n'en reste pas moins peu visible caché derrière ses fûts, tout au fond de la scène qui plus est. Un set finalement assez décevant pour un ténor du Death Metal qui aura été en dessous de nos attentes.




Changement de décors pour accueillir KORPIKLAANI, son magistral pied de micro, sa batterie feuillue et surtout ses 6 musiciens débarquant bouteille de Vodka à la main sous les acclamations du public. Si vous n'avez pas encore compris que la bande à Jonne s'était acquittée d'un nouveau méfait le mois dernier, impossible de passer à côté ce soir. "Ukon Wacka" occupe ainsi la set-list d'une manière presque outrancière et ce surprenant choix ne parvient pas à convaincre un public n'ayant pas encore eu l'occasion de se procurer l'album. Cette maladresse aura pour conséquence de laisser une fosse inactive voire presque ennuyée pendant une bonne partie du show, probablement parce que ces dernières compositions ne possèdent pas ce petit grain de folie nous faisant d'habitude partir dans tous les sens. Pour autant, le groupe ne semble pas s'en formaliser et envoie la sauce avec toute la maîtrise qu'on leur connaît. Bien que Jonne soit visiblement dans un état second, celui-ci assure le spectacle comme si de rien n'était avec cette voix si personnelle et puissante qui sait toujours manier à merveille les différentes tonalités. Hormis un Cane tout aussi exubérant, les autres musiciens restent plus discrets sans devenir pour autant invisibles, captant ainsi l'attention de chacun par le jeu affirmé qu'ils entretiennent avec leurs instruments. La dimension pittoresque d'un Juho headbanguant allègrement malgré son écrasant accordéon n'y est certainement pas pour rien de même que l'expression transcendée d'Hittavainen sur son violon. Evidemment, les plus gros tubes du groupe parviennent sans grande difficulté à dérider ce public un peu trop passif et c'est ainsi que "Journey Man", "Vodka" et "Beer Beer" relancent avec énergie la fête parmi l'audience. Mais au bout d'une heure, il est déjà temps de se dire au revoir et de serrer quelques mains... On gardera finalement le souvenir d'une prestation qui s'est elle-même tirée dans le pied à cause d'une set-list mal adaptée aux exigences du live. Dommage...





Le Paganfest 2011 parvient sans grande difficulté à nous faire passer une très agréable soirée en compagnie de groupes de qualité. Même si les deux têtes d'affiches ne se révèlent pas aussi efficaces qu'on l'aurait souhaité, les remarquables prestations de VARG et MOONSORROW rattrapent sans grande difficulté cela et nous laissent à penser que le style a encore de beaux jours devant lui.



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