CHRONIQUES DE CONCERTS

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ALCEST - LILLE
Avec : AVERSE, DORNENREICH, ALCEST
Date du concert : 22-04-2011  
Lieu : La Chimère - [ 59 ]  
Affluence : 92  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/aversejourney  
Interview :  
   
Date de la chronique : 24 avril 2011 - Chroniqueur : S.Y.L. - Photographe : S.Y.L  


Le monde du concert se divise en deux catégories : ceux qui se démènent pour organiser des évènements, et ceux qui restent tout seuls chez eux ancrés dans la philosophie du "il ne se passe jamais rien ici". Bien entendu, la première catégorie reste de loin la plus enviable, et c'est toujours un réel plaisir de rencontrer des individus désireux du maintenir en éveil une scène métal qui peut parfois avoir vite tendance à s'avachir dans ses pantoufles. Pour ce qui est de se remuer, le groupe Averse n'est pas avare d'efforts puisque le groupe détourne le "Flammentriebe tour" pour attirer à Lille deux têtes de série de prestige, à savoir Dornenreich et Alcest, le tout en s'ajoutant sur l'affiche. Se promouvoir tout en proposant un évènement de qualité ? C'est intelligent, et cela fonctionne, puisque l'évènement affiche complet.


 


Fait à souligner : plutôt que de gaver à outrance la salle de spectateurs, les organisateurs ont eu le bon goût de limiter le nombre d'entrées, facteur on ne peut plus judicieux compte tenu de la configuration des lieux. C'est tout de même un public bien dense qui vient aclamer Averse (que les petits plaisantins évitent les multiples jeux de mot en rapport avec les intempéries du Nord de la France) pour la première partie de soirée.


 




 


Avant même de commencer, la groupe se distingue de part la présence d'un clarinétiste, musicien habituellement peu représenté sur le devant des scènes metal. Mais il ne faut pas longtemps pour prendre constater qu'Averse repousse les traditionnels codes du metal pour officier dans un registre aux influences variées. L'alliance de progressif-rock-post rock-metal-mélodique (bon courage aux amateurs de classification) est des plus originale et surtout très bien construite. Les conditions sonores ne donneront malheureusement pas l'occasion d'apprécier les chants à leur juste valeur (tous les groupes de la soirée souffriront d'ailleurs de ce manque de puissance au niveau de la diffusion des chants) dommage car Averse travaille notamment sur les duos entre chanteurs et associations de timbres, bien que les compositions restent malgré tout essentiellement instrumentales. Sur scène, les musiciens sont concentrés mais savent se détacher de leur "bulle" pour communiquer entre eux et garder le contact avec le public. Le plaisir de jouer est visible, l'ambiance détendue et la performance des plus convaincante. Petite phrase relevée dans la foule : "C'est du progressif, faut aimer". Progressif, oui, complexe, oui, mais pas alambiqué. Averse met en avant un sacré travail de recherche sonore et de composition, le tout avec le sourire alors on aime, et il sera très interéssant de suivre de près les futures apparitions de ce groupe, pourquoi pas sur une scène plus grande ? Avis aux tourneurs.


 


Un changement de plateau un peu longuet (mais prolifique pour le bar) plus tard et le trio de Dornenreich se présente à son tour. Dans cette petite salle et des conditions underground dans toute leurs puissance, le groupe ne tarde pas à se libérer et à installer une ambiance des plus captivante. Les regards se focalisent sur Eviga, chanteur qui ce soir, s'implique totalement dans sa musique et donne de sa personne comme en atteste la flaque de sueur à ses pied en fin de set. Véritablement possédé, Dornenreich livre ce soir des versions de ses compositions rageuses parfois torturées mais toujours saisissantes, entrainant l'auditoire dans un monde quasi-mystique.


 




 


Cependant, le groupe doit respecter un timing strict et stoppe une prestation atteignant pourtant son paroxysme après à peine 30 minutes d'exercice. La déception du public est grande mais malgré son insistance, le groupe (par ailleur épuisé) ne jouera pas davantage. 30 minutes de plus n'auraient pourtant pas été de trop dans cette salle devenue bouillante, ne reste que l'espoir de revoir sous peu Dornenreich avec ce même niveau d'intensité, et nombreux sont ceux qui aurait préféré voir les autrichiens conclure la soirée.


 


Mais ce soir, la tête d'affiche se nomme Alcest. Le groupe, qui ne tourne pas non plus tous les jours, a attiré un public de fan non négligeable. Paraissant assez timide sur les planches (à l'image d'un chanteur semblant presque géné des acclamations des spectateurs) Alcest étend peu à peu sur la salle son univers étrange et unique. Mélange original et difficilement descriptible d'éléments de post rock, de rock alternatif, de black metal, d'influences ethniques, le tout servi par un chant clair très doux (malheureusement pas toujours audible ce soir) la musique d'Alcest a tout pour dérouter. Et malgré une certaine constance sonore tout au long d'une performance un peu "monobloc" les musiciens parviennent à envouter leur assistance, jouant avec des ambiances mèlant douceur, mélancolie, douleur ou rêve.


 




 


L'impression finale n'offre pourtant qu'un constat mitigé : s'il est relativement facile de s'imerger totalement dans la musique d'Alcest lorsqu'écoutée chez soi, le manque de présence d'un groupe très en retrait peine parfois à conserver l'attention en éveil. La bonne chaleur humaine dégagée par le public dans une salle exigue viendrait-elle rompre le charme des parties ambiantes au demeurant belles et épurées ? Un peu monotone, le groupe n'aura peut-être pas ce soir réussi pleinement à produire les effets escomptés.


 


La soirée restera plus marquée par la bonne découverte d'Averse et la prestation de Dornenreich, bien trop courte mais rageuse (comme quoi tout n'est pas forcément question de taille). Le monde de l'underground ne dit jamais son dernier mot et il est toujours plus qu'agréable de se déplacer et de découvrir des concerts de très bonne qualité dans de petites salles, des initiatives à saluer de la part d'organisateurs volontaires qu'il convient de remercier comme il se doit.



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