CHRONIQUES DE CONCERTS

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LAIBACH - LILLE
Avec : LAIBACH, BLONDIN
Date du concert : 09-05-2011  
Lieu : L'Aeronef - [ 59 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.aeronef-spectacles.com/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 13 mai 2011 - Chroniqueur : S.Y.L. - Photographe : S.Y.L.  


GOD IS GOD ! Et dans toute Sa bienveillance, Il permit enfin le passage de Laibach en France pour deux dates exceptionnelles. Après Paris, Lille est donc heureuse de recevoir le fameux groupe slovène. Grand promoteur des musiques actuelles – comme en atteste une vraie programmation éclectique et fournie – l'Aeronef est une nouvelle fois à l'impulsion de ce mini tremblement de terre qui depuis des semaines, faisait déjà frémir d'impatience le milieu de l'underground.


 


Pour changer du traditionnel groupe de première partie, c'est une sorte "d'apero mix" qui vient accueillir le public, partagé entre briscards de la scène indus et frontaliers. Hollandais et flamands n'ont effectivement pas hésité à franchir la frontière et chacun fait connaissance au son des beats electros servis par Blondin, DJ du moment.


 


L'ambiance est décontractée, mais va sensiblement se modifier avec l'accès à la scène et l'arrivée de LAIBACH. Les slovènes ont effectivement prévu un set bien construit, en progression, avec une entame axée sur leurs titres les plus froids. Avec un véritable batteur mais sans guitares, le groupe et ses machinistes programmateur pose le décor de la musique industrielle dans toute sa splendeur. Rythmes martiaux, sonorités froides, expérimentales, présences scéniques effacées, appui visuel avec projections d'images de propagande sur deux écrans, Laibach crée une sorte de distance, un univers glacé difficilement pénétrable. Le chant grave, sombre et dénué de chaleur confirme les 20 premières minutes dans cette voie, à la fois un peu dérangeantes et captivantes.


 




 


Peu à peu, les éléments de percussions se font plus fluides, plus incisifs, il est temps d'entamer la séquence "Tanz mit Laibach" avec un changement de programmes vers les heures plus "electros". Les beat sont puissants, répétitifs et martèlent une assemblée bien consciente de la performance qui lui est offerte ce soir. Les musiciens sont alors plus animés bien que la communication avec le public soit limitée à des regards ou quelques gestes. Pas de sourires, pas de discours, Laibach sur scène, c'est avant tout un show en acier trempé : indestructible, net, ultra précis. Car le groupe avance, sans faille, enchainant des titres forts aussi bien d'un niveau visuel (remerciement particulier à l'éclairage) qu'auditif (le volume étant effectivement poussé à haut niveau). Devenu maître de cérémonie, le chanteur se libère et donne plus d'ampleur à son timbre de voix si particulier tout en soulignant des associations avec un chant féminin très réussies.


 



 


Fin des "boum-boum", il est temps de passer au troisième acte, avec la séquence des hymnes. Ce soir "America", "Anglia" et "Francia" sont mis à l'honneur, des choix de circonstances vu les actualités. La projection supplémentaire des clips respectifs sur les deux écrans se révèle toujours pertinent – en espérant voir plus de groupes utiliser ce système sur scène – Laibach possède assurément la maitrise de l'image et la manière de la détourner. Encore une fois, pas de concessions, le groupe assène son message, parfois à grand renfort de mégaphone, à chacun ensuite d'y apporter sa propre réflexion et interprétation. Est ce déjà terminé ? Non, puisque sous les acclamations, les musiciens reviennent pour le final avec une dernière partie "Top 50" composée des "incontournables de Laibach" avec bien sûr, "Life is life", particulièrement pesant et martelé et "God is god", interprété plus accéléré. Après 1h45 d'un spectacle particulièrement prenant et d'émotions diverses, Laibach quitte les planches, non sans laisser tourner dans la salle leur « Laibach revisited » pour les amateurs de déhanchements qui ne seraient pas encore rassasiés.


 



 


« Une prestation en maestria et en tous points contrôlée » voilà quels pourraient être les mots pour résumer cet événement rare. L'Aéronef frappe une fois un grand coup et fait naître l'espoir que peut-être, plus de concerts mettant à l'honneur la musique industrielle pourraient être bientôt organisés ?



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