Samedi soir, 20h30…dans une rue sombre au néon tremblotant, 3 personnes se désespèrent devant le parking du Lyon’s hall…désert ! il s’agit tout simplement des organisateurs de la soirée, consternés, attristés, un peu sur les nerfs, mais avec le sourire, qui ne peuvent toutefois que noter l’absence tragique de public, plat typiquement lyonnais. Début du concert 21h et environ 20 personnes sont présentes (merci aux amis des groupes). La soirée est donc « sold in » (copyright) mais « show must go on » et les parisiens d’Altess grimpent sur les planches.

Protégez vos oreilles, la première note rend déjà sourd et nos amis de la capitale n’y vont pas de main morte niveau sonore. L’ensemble, plus bruyant qu’autre chose se révèle fort décousu avec un batteur plutôt balaise qui parvient certes à placer le coup de cymbale là où on ne l’attend pas, mais avec un chant hurlé complètement à coté de la plaque ; le chanteur se sent visiblement peu concerné par le concert, complètement dissocié par rapport au reste du groupe. Passons les agaçante touches pseudo humoristiques et les gesticulation au sol, Altess, malgré des éléments sonore intéressants et pas évidents à mettre en place, aurait mieux fait de rester chez eux sur ce coup là.

Parween enchaîne rapidement, dans un registre similaire, mais plus en place et qui envoie plus sec. Le chant (en français) hurlé core se retrouve aussi mais le chanteur crache ses tripes avec plus de conviction, bien plus engagé dans sa musique. Et re « que je me frotte par terre », Parween développe toutefois une musique intéressante entre rock screamo, metalcore, amateurs du genre, prêtez y oreille attentive.

Mais le meilleur reste à venir, dans des registres différents. Dans la catégorie « humour », je demande donc « The Beverly Secret ». Critiquer le look frange sur le coté façon pop rock british serait bas, tant la musique prête déjà à rire. Les lyonnais proposent à nos oreilles (et à nos yeux) quelques peu horrifiées un mélange surprenant de pop rock/core avec clavier...ou plutôt un guitariste/clavier/chanteur, qui a du mal à suivre ses trois notes au Bontempi et ses vocaux clairs qui partent en sucette. Absolument pas en place, The Beverly secret s’embourbe dans leur prestation calamiteuse, aux chorégraphies scéniques lamentables mais visiblement répétées ( !). Difficile de savoir qui est le pire des 5, attribuons la palme au chanteur qui ne sait plus que faire pour se faire remarquer, entre roulades au sol et « sauts » de toute sortes. Et si la salle n’est pas plus chauffée avant l’arrivée de Spinning black circle, au moins les groupes précédents auront eu à cœur de nettoyer la scène…et puis la lumière s’éteint…

…et le silence se fit…en 10secondes, l’univers de la soirée bascule avec l’arrivée des suédois. Une intro mélodique superbe place le décor, et Spinning Black Circle entame un set hypnotique et émotionnellement intense. Le chant, pur, clair, demeure l’élément le plus poignant et l’utilisation de trois guitares fait merveille. Et si certains (dont je suis) frissonnent, ce n’est pas à cause des courants d’air. La musique posée, toute en toucher de Spinning Black Circle est splendide, et les musiciens font corps avec leurs compositions, celles-ci alliant rock et métal alternatif. Dommage, le set est très court, et tant pis pour ceux n’ayant pas fait le déplacement : la prochaine fois qu’ils voudront voir Spinning Black Circle, il leur faudra sûrement débourser 30 euros pour les voir en tête d’affiche d’une scène internationale. Car à n’en point douter, Spinning Black Circle est déjà un excellent groupe d’aujourd’hui, et sera un grand groupe de demain, soyez en prévenus.


Note globale 5 /10
Spining black circle : 10/10