« L'enfant des cimetières » et le dernier roman d'un "jeune" écrivain français qui au cours de ces dernières années a fait son petit bonhomme de chemin dans le monde difficile de l'écriture fantastique. Déjà auteur de trois livres (Déchirures, Angemort, Dreamworld) plutôt bien inspirés, Sire Cédric revient sur le devant de la scène avec dans sa besace un nouveau thriller fantastique qui fera passer de mauvaises nuits aux plus sensibles d'entre vous !

L'intrigue au premier abord n'a rien de très original, chronique d'un monde cynique où le personnage photographe de presse, avide de sensation, talentueux et amoureux de son travail, se trouve projeté en une nuit vers ce que nous pourrions appeler la réalité cru de la nature humaine, perverse et cruelle ! L'univers si empli de certitude de notre « monsieur tout le monde » se voit donc basculer vers le néant à partir de ce petit rien, ce fait divers pas si rare qui voit un homme pris par on ne sait quelle folie, de tuer toute sa famille ! Ce qui pouvait finalement n'être qu'une anecdote de plus dans la vie d'un photographe de presse habitué à couvrir ce genre de drame, se transformera en horreur absolue lorsque la compagne de notre héros se verra mortellement abattue par un étrange adolescent rendu fou lui aussi par un mal souterrain et impalpable. Quel est donc cette vermine capable de faire germer en chacun le mal absolu ?

Doté d'une écriture nerveuse et sans fioriture « l'enfant des cimetières » se laisse apprivoiser facilement. L'univers morbide dépeint par l'auteur impressionne par sa simplicité hyper réaliste, sa proximité directe entre monde réel et rêverie post apocalyptique. Les images se succèdent une a une, la frontière étant ici très mince entre roman et scénario de film ! Une fois happé par le mystère il devient alors impossible de ne pas continuer plus en avant pour connaître le secret de ce livre rempli de référence au monde gothique. Les clichés qui vont avec en moins, même si on ne peut s'empêcher d'esquisser un petit sourire à la lecture de certains chapitres dont la trame horrifique légèrement « carton patte » déçoivent un peu par leur manque de prise de risque et leur approche finalement moins dure et incisive que prévue. Cela dit ceux-ci ne sont que des menus détails, loin de nuire de façon définitive sur le plaisir de découverte que procure ce livre bien construit que l'on pourrait directement ranger au coté d'auteur tel que Stephen King (Cimetière, Shinning...) , Maxime Chattam (Maléfice, in Tenebris, l'Ame du mal...) ou Thomas Harris (Dragon rouge, Hannibal...) .

'l'enfant des cimetières' ne se lit pas, il se dévore, et ce n'est pas sans une certaine mélancolie que l'on clôt cette œuvre qui mérite largement l'attention de tous... Amen.