CHRONIQUES DE LIVRES
DENIS LABBE Les 100 indispensables du métal à télécharger [ 2009 ] |
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pages Style : Synthèse historique |
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Chronique : 02 février 2009, réalisée par S.Y.L. | |||
« Les 100 indispensables du métal à télécharger »? au jour où la musique semble prendre un nouveau tournant, l'accroche est d'actualité bien qu'un peu provocante surtout dans un village gaulois amateurs du cd, entourés de camps retranchés américains déjà adeptes du mp3. Le disque va t il définitivement disparaître? La jeune génération va t elle retrouver les valeurs d'une vraie musique de qualité et non de produits commerciaux jetables? La compression sonore l'emportera t elle sur le beau digipack? À ces questions, le livre ne répond pas et à vrai dire, ne lance aucune polémique sur le sujet. Le titre n'est donc qu'une amorce à blanc puisque le but véritable de l'œuvre est de retracer l'histoire du métal en accélérée, depuis les sources des années 60 jusqu'à notre époque actuelle. Enfin un livre sur le métal qui ne se cantonne pas aux années 70 et 80? oui et non, mais mieux vaut commencer par le commencement. Au commencement donc, Il créa le blues, puis le rock, c'est en combinant les deux avec un zeste d'innovation que commença à apparaître quelque chose d'intéressant à odeur sulfurée. Mais retracer 40 ans d'histoire de métal en seulement 100 titres est un challenge en tous points irréalisable! Essayez déjà de dégager les 5 meilleurs groupes de votre discothèque? Une idée à s'en emmêler les intestins d'avance. Ainsi, si le choix des premiers titres paraissent judicieux, le livre vite submergé par les multiples déclinaisons stylistiques apparaissant au fil des ans prend rapidement une tournure de catalogue. Les articles, brefs, racontent brièvement l'histoire d'un titre, voir son contexte historique, mais les anecdotes de départ cèdent rapidement la place à des énumérations de morceaux en cascade. Les descriptifs des différents styles sont pertinentes et les néophytes sauront enfin ce qui distingue par exemple le death du black et qui de la poule ou de l'œuf a posé les pied sur terre. Cependant, dans un soucis de concision, l'auteur se voit obligé de faire l'impasse sur nombre de styles majeurs. L'absence d'article sur le doom par exemple est à déplorer, alors que figure dans le classement le visual key. Rien non plus sur le folk ou l'apparition des musiques électroniques dans le métal, mais le plus surprenant demeure la non parité d'un style par rapport à l'autre. Le chapitre consacré au black et death mentionne Venom, Cradle of filth et Death et...c'est tout; rien sur la vague scandinave pourtant on ne peu plus représentative de tout un style. En revanche, les amateurs de heavy métal seront ravis puisque 70% de l'œuvre lui sont au final consacrés, mettant en évidence les prédispositions et connaissances de Denis LABBE pour ce registre particulier. Ou plutôt cette période particulière car contrairement à ce qui avait été annoncé, ce sont en très grande majorité des titres des années 70 et 80 qui sont encouragés à être « téléchargés » (sur des sites légaux bien entendu). Visiblement à son aise dans cette période, l'écrivain s'enlise dès pourtant dès qu'il faut aborder des thèmes plus contemporains, et si un long passage est accordé aux formations neo, la période indus/gothic tombe dans la caricature et le manque de documentation. Theatre of Tragedy, Within Temptation et Tristania seront en tous cas heureux d'apprendre qu'ils ont « été tirés vers la lumière suite au succès d'Evanescence »...de quoi dérider le plus fervent des gogoths qui rappellera en tant que correction que tout ce qui chante avec une fille n'est pas gothique; et pendant ce temps, dans le désintérêt général, les batcave se rongent la crête. Dommage, car les premières pages montraient bien l'évolution de tout un style, son parallèle avec l'avancée de la technologie, l'ouverture vers les différents styles avant de fléchir vers une sorte de déstructuration et enchevêtrement final. Certes, le métal, c'est aussi un peu la confusion et le paradoxe, mais peut être « les 500 indispensables du métal » aurait été plus judicieux pour éviter la panique et les choix délicats afin d'accorder la même attention aux époques pionnières qu'aux époques modernes, qui elles, à n'en point douter, méritent aussi une attention toute particulière. |