CHRONIQUES DE LIVRES

BRUTAL DOM

2001-2007 Les années HAMMER [ 2025 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine 683 pages
Style : historique d'une association
  Informations : Disponible en contactant l'auteur directement via le site
  pavillon 666
  Contact éditeur : http://hammer.of.gones.free.fr/index_english.htm
  Contact groupe/auteur :
 
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  Chronique : 16 November 2025, réalisée par TomHunter
 


2001-2007 Les années HAMMER


Aujourd’hui, nous partons à la rencontre d’un passionné de metal, un homme qui aura donné une partie de sa vie à l’élaboration de concerts de 2001 à 2007 dans la ville de Lyon. Cette époque est un fer de lance pour de nombreux groupes, comme nous le constaterons au fil du livre, mais témoigne également une croissance fulgurante du genre musical.
Préparez-vous pour une plongée en totale immersion dans les coulisses de la musique extrême, dans la capitale des Gaules, à l’aube du deuxième millénaire.

L’auteur “Brutal Dom” a grandi en Savoie, département voisin de la ville de Lyon. Son attrait pour le metal était à l’époque difficilement comblé dans ces vallées montagneuses. Il faut dire que le premier magasin de musique était éloigné et que les dates de concert ne courraient pas les rues hors des grandes métropoles.
Dom, ne faisant pas les choses à moitié, s’installe à Paris où il trouvera dans les années 90 un tout autre mode de vie et profitera des têtes d’affiches dont rêvent tout provinciaux. Puis c’est en 1998 que le passionné débarque sur Lyon, à une époque où le metal vibre dans les soubassements, silencieusement, mais laissant entendre une appétence de lumière, à l’orée de la technologie et de la communication grandissantes.

De nos jours, Radio Canut égaie nos vendredis soirs avec leur émission “Noise Pollution”, consacrée aux sorties récentes et aux rétrospectives choisies. Mais dans les années 90 régnait “Chapel of Ghouls”, animée par Jeff. L’émission radio fera intervenir pléthore d’artistes et d’acteurs de la scène, pour le plus grand bonheur des initiés. Dom commence par y rédiger des chroniques de CD puis, en tant que développeur informatique, crée le premier site Internet de l’émission.
Pendant ce temps, les années 98-2000 attestent d’une grosse accalmie de concerts programmés au niveau régional. Il y a à l’époque près de 300 salles en Rhône-Alpes, dont à peu près 100 sur Lyon. C’est suite à ce constat défavorable pour la scène underground et internationale que prend forme l’association “Hammer Of Gones”. Son but : « organiser des concerts de metal extrême à Lyon, tout en assurant la promotion de la scène locale ».

Le livre raconte les hauts et les bas d’une corporation humaine et passionnée, immergée dans le tissu associatif et tout ses rouages. Les anecdotes fleurissent les chapitres et les multiples exemples de procédés logistiques, de tentatives de priorisation de salles, d’échecs et de solutions mises en avant, etc… tiennent en haleine le lecteur. Que l’on soit néophyte ou séide du monde du metal, qu’on ait vécu à Lyon durant ces années-là ou non, peu importe l’âge, le niveau d’implication ou la forme d’affection qu’on ait pour le metal, l’écho de cette époque parle en chacun de nous et résonne comme un devoir de mémoire d’une scène ciblée.

Destinity, Hysteria, Kemet, Uraeus, Crystalium, Benighted, Nydvind, Belenos, Nehëmah font partie des groupes ayant fait leurs armes sous la houlette de Hammer Of Gones. Pas en reste, la scène internationale s’est vue gratifiée par la venue de formations death metal majeures comme Vader, Krisiun, Dying Fetus. Les premières années, Dom et son équipe accueillent déjà Behemoth, Moonspell, Rotting Christ,… Les dates s’accumulent, le réseau s’intensifie, les opportunités agrandissent la structure bénévole de HOG, mais l’association fait face à de nombreuses annulations et un manque à gagner récurrent. Malgré les difficultés, les partenariats avec des labels (Adipocère et le festival Metal n°2), des magazines (Metallian), des webzines (Violent Solution en premier logo de partenaire en 2002) et des collaborations événementielles maintiennent à flot les efforts mutualisés de nombreux bénévoles.
Un chapitre entier est consacré aux membres remarquables et aux bénévoles de l’association qui ont forgé l’identité de la structure, dont un certain Roger qui noircit encore et toujours les pages de Pavillon 666.

J’ai personnellement pris un grand plaisir à lire les péripéties de dates clés comme Exodus et Keep Of Kalessin au club Transbo, Bolt Thrower au Marché Gare, Immortal au Ninkazi Kao (premier événement de HOG avec la salle, qui brassait déjà sa propre bière, et première affiche “complet” pour l’association grâce aux préventes).
Dans la famille des grosses têtes d’affiches qui ont fait parler, on peut également citer Watain et Dissection en novembre 2004, juste après la sortie de prison de Jon Nödtveidt (dont Hysteria en première partie que l’on retrouve sur scène dans les semaines prochaines).
De nombreuses salles ont été foulées par les membres de HOG au fil de ces années, des plus connues comme le Transbordeur aux plus dissimulées comme l’À Thou Bout d'Chant dans les pentes de Lyon.
En mars 2021, le site internet est relooké et prend pour titre Hammer of Gones anthologie. C’est une mine d’or pour celles et ceux qui souhaitent se replonger dans les coulisses de ces événements. Des photos y sont archivées, tout comme les affiches de concerts et festivals, les live-reports de différents webzines, des témoignages,…

Près de vingt ans sont passés et la passion pour les musiques extrêmes ne tarit pas. Les attentats du 13 novembre 2015, dont nous célébrons ces jours le triste anniversaire, nous rappellent également que la musique doit toujours être un moteur d’exaltation, une action qui rassemble, un devoir de fête, créé par des amoureux du spectacle. Hammer Of Gones fût, en ce sens, un acteur qui aura marqué une époque. Stoppée dans son élan par diverses contraintes, la coalition de volontaires à l’éthique intangible, n’aura jamais perdu ses préceptes moraux établis contre les empêcheurs de tourner en rond.
“Cette manoeuvre n’éteindra pas les lumières de la culture et de la tradition française, et, dussions-nous périr sous le couteau des brutes avinées, nous les défendrons jusqu’à la dernière goutte de notre sang”. René Barjavel (Ravage - 1943)
Pour les nostalgiques ou les curieux, je ne peux que recommander de suivre de près la programmation du Rock n’Eat et de fouiner dans les pages de “2001-2007 Les années HAMMER” pour rattraper le temps perdu ou se remémorer une période mythique. Dom a également répondu à quelques-unes de nos questions, le lien de l'interview est plus haut.



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