INTERVIEWS

Interview Antechaos (avec Nico Pelissier - guitares)

1. Salut Nico et merci pour ton temps. Peux-tu nous parler de la genèse du groupe ?
 Hello Ivan, un grand merci à toi pour ton soutien.
Cette idée de groupe de Rock, Hard-Rock était déjà dans mon esprit durant les dernières années de Seyminhol où avec Chris (bassiste des deux groupes) on avait évoqué une envie commune de revenir à nos origines, de créer une formation dans laquelle nous n’aurions pas besoin de samples voire de claviers et de proposer un son Rock moderne.
Le nom « Antechaos » m’est même venu à ce moment là et Chris a suggéré que l’on prenne le risque de chanter en Français.
Nous étions en 2020, Seyminhol s’était arrêté, et j’ai eu tout le loisir de composer un album complet durant le confinement. Avec l’arrivée de Laurent, la thématique a été posée, le chant enregistré et notre premier album est sorti relativement vite.

2. Votre 1er album Apocalypse est sorti il y a 2 ans. Quel accueil a-t-il reçu ?
Pour un premier album  dans un style un peu hybride (cassant un peu les codes du hard rock à la « Française ») il a été très bien accueilli, dans beaucoup de médias avec l’honneur de figurer dans quelques top 10 ou 20 annuels, le tout sans agence de promo et sans pub.

3. Quel est l’idée derrière le nom du groupe ?
 Le concept général est de proposer à la fois une musique mélodique et entraînante tout en décrivant de façon neutre et apolitique les maux de la société.
Être Antechaos c’est à la fois être anti-chaos (la mélodie par opposition à l’anarchie musicale) et faire le constat de ce qui a conduit aux formes de chaos que connaît le monde actuellement (avant le chaos).

4. Comment a été composé ce 2ème album « Dystopies » ? Y a-t-il un compositeur principal ou est-ce un travail commun ? Musique et paroles ?
 Dans le groupe nous procédons toujours de la même façon : je compose toutes les musiques chez moi dans mon studio à partir d’un thème que nous avons tous validé, je soumets les maquettes déjà travaillées à l’ensemble des gars, chacun s’approprie les morceaux et y apporte ses idées et ensuite Laurent pose ses textes et nous travaillons les mélodies vocales ensemble.

5. Est-ce aisé pour vous de trouver des concerts en France et ailleurs ?
 Oh que non!!
C’est difficile pour plusieurs raisons : la première est liée au choix que l’on a fait de chanter en Français ce qui nous ferme pas mal les possibilités de jouer à l’étranger (et de se faire connaître hors de France). La seconde est liée à la course à la promo effrénée que se livrent les groupes qui en viennent même à payer pour jouer (ce qui est incroyable quand même), alors oui, tu les vois partout, d’un coup mais quand tu creuses un peu…
La dernière réside dans le fait que l’on joue un style hybride. On nous explique que notre style ne convient pas à un festival de « True » Heavy car il y a des éléments modernes dans notre musique, ou à l’inverse que le chant fait parfois trop « années 80 » pour figurer aux côtés de groupes de Metalcore très à la mode. Comme quoi…

6. Quelles sont justement vos dates prévues pour 2025 ?
 Nous allons reprendre les concerts après une petite pause de 2 mois car Laurent va être de nouveau papa et nous allons essayer de sortir un peu de notre belle région grâce entre autres à l’agence Splinthering qui nous a programmé à Lyon et à Fréjus au mois de Juin. D’autres dates sont prévues en Avril et d’ores et déjà en Août, Septembre et Octobre (elles seront annoncées sur nos réseaux).

7. Le chant en français est toujours compliqué à appréhender dans le metal. Est-ce un choix collectif ?
 Tout à fait, un choix collectif, assumé.
A notre petite échelle, nous essayons de faire évoluer les mentalités en proposant une musique attractive et originale, des textes travaillés avec du sens.
Je ne te cache pas qu’il serait beaucoup plus facile d’opter pour l’Anglais !!

8. Je trouve qu’il y a parfois un décalage entre ce chant très années 80 qui rappelle sans hésiter les pionniers du genre, Killers, ADX, Trust… et les riffs parfois très progressifs voire neo-symphoniques et finalement modernes. C’est l’un des gros atouts de votre groupe, cet aller-retour incessant entre vintage et modernité fait partie de votre identité. En avez-vous conscience et est-ce volontaire ?
Effectivement, ce « décalage » est totalement voulu, nous essayons de proposer une relecture de ce qu’ont pu produire les illustres groupes que tu mentionnes. Il est très difficile de les égaler alors autant proposer quelque chose de plus personnel, tenant compte de nos diverses influences. La plupart des chroniques l’a souligné en parlant même d’une « marque de fabrique » Antechaos. Pour nous c’est le plus beau compliment à nous faire.

9. Quelles sont vos influences à tous ?
Elles vont du punk (pour notre bassiste), au heavy metal (Laurent), au metal plus extreme (Max) et au prog en ce qui me concerne. En composant j’essaie de tous les contenter, mdr  

10. Si tu pouvais ressusciter un ou une artiste d’entre les morts, à qui penserais-tu ?
Je dirais Freddie Mercury car je pense qu’il était loin de nous avoir montré toute l’étendue de son talent d’écriture et également Daniel Balavoine pour la qualité de ses chansons et leur côté intemporel.


11. Faites-vous partie d’autres groupes ou projets annexes ?
 Laurent est le seul à avoir plusieurs projets actifs puisqu’il chante également dans un groupe (Lords of Rock) où ils reprennent des morceaux Rock cultes des années 70 et 80.
Chris, Max et moi collaborons sporadiquement avec le fils de Chris, Axel (celui qui nous réalise nos clips sous le nom de 3F Production) dans un projet qui mélange Rock, Metal et Hip Hop (Projet Scandale).

12. Merci d’avoir répondu à ces questions et encore bravo pour cet excellent « Dystopies ». Le mot de la fin est pour toi.
Je tenais à te remercier Ivan de m’avoir permis de parler de notre projet, en toute transparence, de la difficulté d’être un petit groupe indépendant à l’heure actuelle (où tout se négocie par agences interposées et par copinage).
Nous sommes particulièrement flattés que l’album te plaise, toi qui était au départ un peu sceptique avec le chant dans la langue de Molière.
J’encourage tous les lecteurs à bouger pour aller voir leurs groupes locaux ou émergents, de ne pas voir la musique que par le prisme des grosses structures et des gros festivals.