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PRISME - JEFF GRIMAL | Pour des raisons de confidentialité YouTube a besoin de votre autorisation pour charger. Pour plus de détails, veuillez consulter nos Politique de confidentialité. |
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Chronique liée :
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Lien du Groupe :
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| Mise en ligne le : 21 mai 2025 | Intervieweur :
SpadeMayhem
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![]() Spade : Bonjour Jeff Grimal. Pouvez-vous vous présenter à celles et ceux qui ne vous connaîtraient pas encore ? Jeff : Je suis artiste peintre, illustrateur et musicien. J’ai notamment joué dans des groupes comme The Great Old Ones, Demande à la Poussière et Spectrale, qui font aujourd’hui partie du passé. Actuellement, je joue dans les projets Prisme et Kesys. Mon univers artistique mêle souvent l’onirisme, le mysticisme et une approche introspective, que ce soit à travers la peinture ou la musique. S : Vous êtes à l’origine de deux projets musicaux : Kesys et Prisme. Pourriez-vous expliquer l’univers que vous avez souhaité créer pour chaque ? J : Kesys représente mon côté solaire, avec des énergies positives et une ouverture vers les autres. Musicalement, c’est un mélange de folk et de post-rock, enrichi d’une touche progressive des années 70. J’ai d’abord sorti un EP solo en 2019, suivi d’un album solo intitulé Ascent - Fall en 2020. En 2024, j’ai composé un nouvel EP (sorti en vinyle chez Duality Records et Araki Records), premier volet d’une trilogie. Sur ce projet, plusieurs musiciens m’ont accompagné : Benoît Gateuil (Ænimals) à la basse, Simon Renault ( Qlay, ex Warattah) à la batterie, et Thomas Boissier ( Wegferend) à la flûte. J’ai commencé à faire des concerts en solo, mais je prévois également des prestations en formation groupe, avec des line-ups variables selon les disponibilités de chacun. Pour moi, l’essentiel est d’avancer et de concrétiser un maximum de projets. Prisme, c’est mon côté sombre à l’état brut. Un projet qui plonge dans une vision radicale et sans concession de notre existence, mêlant doom, indus et dark ambient. Influencé par des géants des années 90 comme Ministry, Godflesh, Grotus, et surtout Neurosis. J’ai voulu capturer cette tension brute, ce chaos sonore chargé d’une lourdeur écrasante. Le son est dense, oppressant, avec des guitares massives et des textures électroniques qui donnent une ambiance post-apocalyptique. C’est une musique qui balance entre moments d’accalmie et retours inévitables à la noirceur, sans jamais lâcher prise. Pour le moment, je ne prévois pas de concerts live avec Prisme, tout dépendra de mes prochaines compositions et de l’évolution du projet. J’ai sorti le premier EP en autoproduction en janvier 2025. S : Je viens de poster une chronique concernant votre dernier EP pour Prisme. Vous présentez cet album comme une exploration des espaces clos, aux frontières parfois invisibles. Qu’est-ce que ce motif représente pour vous ? J : Pour moi, ce projet parle de la condition humaine et de ses limites inévitables. La vie nous enferme dans des rôles, des structures, des cadres, du ventre maternel jusqu’à la mort. Même les moments les plus lumineux sont, en réalité, une forme de captivité. Nous sommes toujours enfermés quelque part sur cette Terre dont on ne peut s’échapper. L’idée de voyager ailleurs dans le cosmos reste une utopie, nous sommes coincés ici, limités par notre réalité. Prisme incarne cette confrontation avec ces limites invisibles, cette claustrophobie existentielle que l’on cherche souvent à éviter. C’est aussi un retour à une création solitaire et intime, où je peux exprimer pleinement cette lutte intérieure. Ce projet sombre contraste avec d’autres aspects de mon travail plus ouverts et lumineux, mais il est essentiel pour moi d’explorer ces deux polarités. S : Personnellement, j’y vois aussi une mise en abyme. Outre le fait que nous imposons un certain confinement, il y a aussi le confinement de nos émotions, notre âme profonde. Ne sommes-nous pas, nous aussi, des écrins qui recèlent notre propre vérité ? J : Oui, on est clairement des écrins, chacun avec sa vérité cachée, parfois difficile à saisir, comme un secret bien gardé. Ce qu’on vit dehors reflète souvent ce qu’on a dedans, un vrai jeu de miroirs. On s’impose tous des confinements : émotionnels, mentaux, spirituels… avec le mental qui joue parfois le rôle du gardien un peu trop zélé, nous enfermant dans nos propres pensées. Heureusement, il y a ce petit quelque chose difficile à nommer qui nous pousse à chercher la sortie. Et puis il y a les échappatoires : l’art, le sport, la musique, autant de façons de s’évader de cette prison intérieure. S : Musicalement, cet EP présente un son lent, implacable, parfois torturé. L’EP est-il une sorte de capsule de vos propres émotions ? J : Oui, cet EP est une vraie libération pour moi,, une vengeance musicale contre tout ce qui m’a enfermé, mis de côté ou limité. Un énorme fuck à toutes ces barrières, parce qu’il faut bien le dire, certains savent très bien comment te compliquer la vie… Et ce son lent ? C’est juste le temps qui s’éternise, long et sans pitié, quand tu traverses ces épisodes difficiles où chaque minute semble durer une éternité. Alors oui, c’est torturé, implacable, mais ça fait un bien fou de tout balancer comme ça. S : Au fond, Prisme ne serait-il pas un moyen cathartique de lutter contre votre propre claustrophobie ? J : Claustrophobe ? Pas vraiment. Disons plutôt que je me fais mon petit ermitage volontaire, parce que franchement, ce monde est souvent trop bruyant, trop chaotique pour mes oreilles. Avec Prisme, je mets tout ça en flammes, je crame les énergies lourdes, pour renaître de mes cendres. C’est ma façon bien à moi de dire au monde « Va te faire voir » en musique, tout en trouvant un espace où je peux respirer, créer, et avancer. S : La peinture, la musique, l’écriture : est-ce que vous pensez être un artiste total ou tous ces talents sont-ils plutôt des facettes d’un même prisme ? J : Je ne suis pas vraiment écrivain, même si j’ai quand même sorti un bouquin d’art chez Les Flammes Noires, histoire de dire que je touche un peu à tout. Pour moi, peinture, musique, ce que je fais, c’est juste différentes faces du même prisme. J’adore changer de style, ne jamais faire la même chose deux fois. Si quelqu’un s’attend à ce que je reste dans un seul registre, je prends souvent le chemin opposé… juste pour embêter un peu, et surtout pour ne pas m’ennuyer. Au final, tout ça puise dans une même énergie créative, qui se manifeste sous différentes formes, un peu comme de multiples visages plutôt que de simples déguisements. S : Jeff Grimal, je vous remercie d’avoir partagé cet album avec Pavillon 666 et je vous laisse le mot de la fin. J : Merci à Pavillon 666 pour cette interview. Restez curieux, faites du bruit, et surtout, n’oubliez pas de vous amuser un peu dans tout ça ! |
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interview detail 2015





