Pavillon 666 - metal rock webzine EXECUTION
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Mise en ligne le : 31 juillet 2025  | Intervieweur : Chart | Traducteur : -


INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
- EXECUTION a vu le jour en 1989. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur toutes ces années d’existence ?
Je dirais simplement l'évolution et l'étonnement, car jamais nous avons fait un plan sur la durée du groupe. À l'époque, nous faisions des groupes qui duraient 15 jours, 5 mois. Donc EXECUTION aurait pu splitter rapidement.

- Quels ont été les plus grands défis que vous avez rencontrés en tant que groupe underground aussi durable ?
De toujours faire mieux, et malheureusement de nous séparer de certains membres du groupe, surtout des amis.

- Comment avez-vous vu évoluer la scène metal française depuis vos débuts ?
La scène française était débutante en tout : le son, les covers, des fois des dessins faits au feutre, et des sons ultra brouillons. À force de recevoir des démos classes étrangères, ça a ouvert les yeux à beaucoup de la scène française. Nous compris. Ça a commencé comme ça et les démos devenaient vraiment bien.

- 36 ans après vos débuts, vous sortez « Camisole », seulement votre troisième album. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Nous avons vécu tellement de choses. Nous avions écrit un album de 10 titres, « Dying Alone », en 1993/94, très thrash/death. D'ailleurs, nous avons un nombre de concerts en vidéo avec tous les titres inédits. Mais voilà, début 1995, nous avons intégré Sophie dans le line-up aux claviers et chants. Tous les titres n’allaient plus avec du clavier, c’était impossible. Alors nous les avons mis de côté, forcément avec les vidéos, rien n’était perdu. Un jour, Abi et moi, nous le ferons sur Cubase. C’est l’idée.
Après, c’est Eternal Dreams. Puis rebelote, nous avons écrit un autre album entier avec des titres longs et complexes. Même chose : 10 titres, qui sont sur des lives, des CD démo, des résidences au Centre Culturel John Lennon (Limoges).
Et nous avions un souci vers 1998 : impossible de garder le poste de batteur. Je dirais au moins 8 batteurs. Et au moins 5 guitaristes secondaires.
Voyant cela, nous avons fait de même : garder l’album pour le jour où nous aurions enfin des musicos de talent.
Là je vais être méchant : vers 2007, nous avons perdu 6 ans à jouer avec un batteur affreusement mauvais et un second guitariste du même tonneau. C’est que nous ne trouvions personne. Et plutôt que de lâcher l’affaire, nous avons joué avec eux et composé des titres d’une simplicité enfantine. C’était ça ou stopper.
La 6e année, Xavier, mon frère et bassiste du groupe depuis le début, nous a dit : "Tout ça est une vaste comédie, j’arrête."
Avec Abi, Sophie et moi, nous nous sommes réveillés et avons viré les deux autres. C’est dingue tout ce temps perdu. La peur de ne trouver personne. Il nous fallait être plus forts que ça.
Puis nous avons pris 3 musiciens et avons commencé Camisole, l’album. Finalement, ça ne l’a pas fait. Nous avons pris un batteur en 2016, Sylvain. On s’est concentrés sur l’album.
Manque de bol : la Covid, cette galère. De plus, c’est l’époque où je vivais entre Limoges et Saint-Nazaire. Puis après, il y a eu le coup des 120 km à ne pas dépasser… lol.
Quand la poisse se colle à toi…
En 2019, nous avons pris DIP à la guitare et Stef à la basse. Et depuis, ce line-up dure.

- Le son de l’album est très organique, presque "fait maison". Était-ce une volonté dès le départ ?
Je dois dire que je déteste le death moderne : machines, surpuissant et trafiqué, fausses guitares et numérique, des plugs d’autres groupes (très original), etc.
Donc oui, nous voulions un son maison, à la EXECUTION.

- Quelle signification se cache derrière le titre « Camisole » ?
Je ne sais pas si je dois dévoiler le concept album, c’est pas drôle. Il faut lire le livret, il y a des doubles sens. Mais grossièrement, ça se passe dans un hôpital psy.

- Les morceaux ont été produits sur plusieurs années, entre 2021 et 2024. Comment avez-vous maintenu une cohérence artistique ?
Par le mixage qui a été fait après avoir tout enregistré. Le pourquoi, je l’ai déjà dit : il y avait la Covid, moi-même coupé en deux entre Limoges et Saint-Nazaire, Sophie vit à Perpignan.
Nous avions mis l’enregistrement entre les mains de Merlin, le fils de notre bassiste, qui était en école de son à Riom (à côté de Clermont-Ferrand), alors lui aussi n’était pas toujours disponible. Puis il a bossé sur Paris dans le son.
Mais nous y sommes arrivés.

- Qui compose dans le groupe ? Travaillez-vous collectivement ou chacun amène ses idées ?
Nous tous. Nous parlons d’idées et tout le monde peut en amener.

- Le metal est souvent perçu comme un genre en marge. Pour vous, est-ce important de rester en dehors des circuits commerciaux ?
Oui, et même plus : en dehors des codes metal qu’il peut y avoir. Tous les codes…

- Est-ce que vous vous sentez toujours "underground", ou ce terme vous semble-t-il dépassé ?
Non, c’est pas dépassé. Il y a encore des groupes qui veulent être authentiques.

- Que représente pour vous l’indépendance artistique aujourd’hui ?
La liberté.

- Un groupe culte avec qui vous rêveriez de partager la scène ?
Personnellement, j'avais un kiff : je voulais ouvrir pour Morbid Angel, et nous l'avons fait en 2014 avec David Vincent.
Maintenant, je dirais Dimmu Borgir.

- Quel serait votre meilleur souvenir de scène ? Et le pire ?
Je ne sais pas, franchement. Depuis 1989, beaucoup de bons moments… et pas mal de moins bons.

- Un morceau d’EXECUTION que vous aimeriez faire découvrir à quelqu’un qui ne connaît pas le groupe ?
« Ocean (Out of Control) », titre qui est sur la double compilation CD Brutale Génération (1995 — Semetery Records, WMD) avec des LOUDBLAST, MASSACRA, MERCYLESS, NO RETURN, AGRESSOR, CRUSHER, MISANTHROPE, PROTON BURST, ALEISTER, HOAX, etc. Au total 32 groupes français.
C’est un vieux titre mais je l’aime beaucoup. Nous le jouons toujours en concert.
Dispo sur YouTube : https://youtu.be/yn8Y7PXBDCQ?si=usNRP80LalPqVass

- Merci d'avoir répondu à mes questions. Je vous laisse le mot de la fin :
Merci à toi, c’est sympa… et j’espère un jour en live !

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock




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