LES ACTUS

Le groupe français d'avant-garde du black metal SETH dévoile une réinterprétation radicale de la célèbre ode de Serge Gainsbourg à Brigitte Bardot (1968) avec son nouveau clip « Initials B.B. ». Imprégnée à l'origine de mélancolie orchestrale et de décadence sensuelle, cette nouvelle incarnation apparaît comme une descente cérémonielle au cœur brisé de la France post-chrétienne, un royaume hanté par l'absence divine, le délire érotique et les reliques des dieux déchus.

Présentée comme un bonus à la liturgie révolutionnaire de La France des Maudits, cette interprétation apparaît comme un nouveau chapitre du rite de profanation permanent du groupe. Coïncidant avec le premier anniversaire de la sortie de l'album, le 14 juillet, le clip approfondit le mythe d'une France brûlée par le désir et l'effondrement spirituel. Alors que la République se souvient de son soulèvement, SETH évoque une autre insurrection : celle des ombres et des silhouettes, où le son et l’image fusionnent dans une communion impie. Un disque équilibré et finement produit qui rend hommage à l’héritage du black metal français.

Dans la cosmologie iconoclaste de l’album, la figure de Bardot est réimaginée en séductrice mythique ; une Marianne corrompue voilée de rouge, muse de l’apostasie et du glamour interdit. Là où Gainsbourg soupirait autrefois, SETH rugit désormais, inscrivant sa mémoire dans la lignée écarlate des saints insurgés, des poètes diaboliques et des amants rejetés de l’album.