SMOKING MARTHA nous vient directement de l'endroit le plus éloigné sur Terre, l'Australie. Je sais, normalement il s'agit de la Nouvelle Zélande mais on ne va pas chipoter pour quelques kilomètres, si ? Après une première démo éponyme fortement appréciée en 2014, le groupe sort aujourd'hui son premier album, « Deep ». Pour qu'une formation, dans cette époque saturée de nouveaux groupes, arrive à traverser la planète pour arriver jusqu'à nous, c'est que ses qualités doivent être grandes ou que le label a tout misé sur sur cet artiste ! Dans les deux cas, cela apparaît comme un gage de qualité. Et bien sans plus attendre nous allons nous pencher sur ce disque afin de vérifier ces hypothèses.

Comme cet album nous vient de loin, SMOKING MARTHA nous a fait le cadeau de l'augmenter de sa première démo. Vous aurez donc deux albums pour le prix d'un, 15 titres au lieu des 10 sur la version australienne. Et vous constaterez que ces cinq titres supplémentaires ne souffrent pas d'une production décalée par rapport à l'ensemble. Celle-ci est en effet bonne de bout en bout, parfaite même. C'est aussi un moyen agréable de constater la logique que le groupe a suivi depuis ses débuts. La qualité et le potentiel étaient présents dès la première sortie du groupe et c'est donc sans surprise que SMOKING MARTHA est parvenu jusqu'à nous. C'était écrit dans les riffs de leur premier essai.

Après ce petit écart en 2014, concentrons nous sur ces 10 nouveaux titres de 2018. Le premier morceau d'un disque est l'entrée est matière, il donne le ton et se doit d'être impeccable. Ici, c'est « So Lonely » qui joue ce rôle. On oscille entre pop et rock. On se laisse très vite embarquer par la voix charmante de Tasha. Si celle-ci est travaillée par des effets, elle n'en garde pas moins une certaine sensualité. Cette bonne voix ne serait rien sans une bonne base musicale. « Say You're Mine » confirme le tir avec ses gros riffs appuyés et sa basse en embuscade. C'est un peu le type de titre que l'on peut qualifier de « force tranquille ». On sent la maîtrise de l'énergie jusqu'au relâchement et l'explosion. La bête est particulièrement bien dressée. SMOKING MARTHA se permet d'aller là où il veut avec une dextérité impressionnante. Cela se confirme encore une fois avec « To The Stars » et ses influences bluesy. Ce morceau me rappelle quelque chose du premier album solo de SLASH avec Fergie. C'est certes moins sexy que « Beautiful Dangerous » mais il y a un lien de parenté évident dans ces deux morceaux. On reste sur cette même façon de faire avec « EBB Of The Tide » avant de reprendre une bonne dose d'énergie avec « One Night ». Mais les rockers savent aussi poser l'énergie électrique pour revenir aux bases acoustiques. C'est le cas avec la ballade « Baby Let Me Go ». On ajoute quelques violons et le tour est joué. On obtient ici un titre particulièrement réussi qui à mon avis doit faire le tour des radios en terre australe. Et si ce n'est pas le cas, c'est que les programmateurs n'ont pas plus de goût que chez nous ! Le groupe revient très vite à l'électrique avec « Follow » et affirme une nouvelle fois ses racines blues. Si la revendication est alternative, la base est incontestablement dans ces fameuses grilles même si on s'en éloigne parfois comme sur « Find A Way » ou « What's Her Name » mais ce n'est que pour mieux appuyer sur le côté rock. On conclue enfin cette série de nouveaux titres avec le très efficace « Stranger Things ». Alors, n'allez pas y chercher une quelconque parallèle avec un monde à l'envers et des pré-adolescents en bicross. Non, il s'agit au mieux d'un clin d’œil mais surtout d'un morceau très rock et incontestablement efficace pour conclure !

Un album qui a parcouru autant de kilomètres pour arriver jusqu'à nous l'a forcément fait avec de bonnes raisons. Il n'y a pas que AC/DC, les BEE GEES et INXS qui nous viennent de là-bas ! Alors faites leur honneur et allez écouter ce disque !