Il y a des albums que l’on appréhende en plusieurs fois ; vous savez, ceux qui nous laissent d’abord indifférents et que l’on commence à apprécier au fur et à mesure des écoutes … « Death End Road » a eu cet effet sur moi.

J’ai toujours eu beaucoup d’estime pour BURDEN OF GRIEF. Depuis ses débuts, le groupe offre une musique sincère et assume avec classe toutes leurs influences. BURDEN OF GRIEF a été, pour moi, pendant longtemps, un honnête groupe de Death Metal mélodique avec des influences 80’s allant, comme nous l’avaient laissé penser leurs reprises, de Metallica à Iron Maiden en passant par Running Wild. En résumé, de dignes travailleurs de l’Underground, comme beaucoup de groupes allemands.
Première impression sur « Death End Road » : un choc. Choc ressenti après quelques secondes d’écoute de leurs nouveaux morceaux sur Myspace. Choc car leur son est sous accordé, les guitares sont étonnement grasses, le chant urbain, les rythmes groovy (l’œil pâle, euh non, là j’exagère …). Bref, tous les symptômes d’une contagion Nu Metal Core ; donnez-lui le nom que vous voudrez. Non pas que j’ai une aversion particulière pour les genres précités, mais c’est toujours déstabilisant d’entendre un groupe traditionnel changer si soudainement de bord. Un choc donc, si bien qu’à la toute première écoute, j’ai eu l’impression d’écouter le dernier Trivium ou Killswitch Engage …

Ce jugement était fait jusqu’à ce que l’on me demande de me pencher sur ce nouvel album de BURDEN OF GRIEF. Intégrité intellectuelle oblige (quel manque de modestie, faut se calmer Evil Priest !), je me devais de procéder à la dissection sonore de « Death End Road » en bonne et due forme ; c’est-à-dire confortablement vautré dans un canapé avec une bière fraîche à la main (non, je déconne, je ne bois que du lait fraise …), l’oreille collée aux enceintes d’une stéréo à la hauteur de la production proposée. Et là, grande surprise : le deuxième effet de « Death End Road » - ce dernier opus en date de BURDEN OF GRIEF venait de me révéler toute son épaisseur et son intensité.
Car ce nouvel album, par delà ses sonorités incontestablement modernes, est affaire de feeling et de (superbes) mélodies. Chaque morceau trouve son écho dans une autre partie de l’album et le tout s’apprécie comme cela, dans son intégralité, un peu comme un concept musical entier.
Alors, pour conclure sur « Death End Road », on peut dire, qu’avec cet album, les allemands quittent le domaine du mélo death pur jus pour une approche très moderne, trop moderne si l’on en juge par la quantité astronomique de sortie estampillée de près ou de loin « Metal Core ». Mais cette affaire de forme n’enlève rien à la qualité des compositions et au savoir faire des musiciens, qui apparaissent au grand jour après plusieurs écoutes attentives.

Un album qui n’entrera pas au Panthéon du Metal germain, certes, mais de qualité, tout de même, très honorable.