« The wind, the trees, and the shadows of the past »…un titre plein de mélancolie à apprécier devant la chute des feuilles des peupliers qui tourbillonnent au gré du vent d’automne…soupirs…A l’image du titre de leur premier album, les russes de The Morningside proposent une musique toute en toucher propice aux inspirations poétiques.

40 minutes, 5 titres dont une intro et une outro, cela fait donc une durée moyenne de dix minutes pour chaque piste de l’album. « The wind, the trees and the shadows of the past » pourrait même s’appréhender comme une oeuvre quasi instrumentale : les vocaux y sont en effet rares, n’intervenant qu’au milieu des titres, après de longues intros (3min) qui à elles seules pourraient constituer un titre à part entière. Puisque le sujet est abordé, la tonalité du chant est d’ailleurs agréable, avec un chant hurlé agressif et profond ; hormis sur l’épuré « The shadows of the past » ou une voix claire, très juste, vient faire son apparition, histoire de creuser un peu plus l’aspect mélancolique de l’album. Le spleen de Morningside se révèle effectivement bien palpable, entre parties guitares rappelant souvent Katatonia (« The wind ») et dont les accents de lenteur doom (légers) n’enfoncent pas l’œuvre dans la noirceur totale, mais la maintienne au niveau d’une légère déprime automnale. Album empli de souffle et d’intuition, « The wind, the trees… » voit ses compositions s’imbriquer au fur et à mesure les unes dans les autres pour former un tout cohérent, concept proche de l’album à « titre unique ». Fait à souligner : une production de qualité à l’artwork simple mais qui retrace bien le contenu du disque, et au son net.

L’outro toute en douceur vient clore dans l’apaisement un album mélodique émouvant qui retient l’intérêt. La scène russe se voit une nouvelle fois mise en valeur, ne manquez pas certains groupes qui y sont issus, du moins, et sans être ironique, profitez en pendant que la musique passe les frontières.