Sobriété, tel semble être l’adjectif qui pourrait résumer à lui seul l’esprit et la musique de SINN (prononcez « chine »). Après un mini Cd « the 666x murder project », sorti en 2004 et encouragé par quelques chroniques dans la presse (Rock’n’Folk, D-Side…) le trio nous revient tout beau, tout frais avec un premier album autoproduit : « suspension ».

Plutôt typés Thrash / hard-core, les dix titres proposés passent comme une lettre à la poste et laisse un petit goût de « reviens-y »… Musicalement au point, le combo ne s’encombre pas de fioriture et les compositions, sans être d’une innovation transcendante, ont le mérite d’être amplement efficace et s’impriment rapidement dans le crâne de l’auditeur. Le chant apporte une touche légèrement hard-core à l’ensemble et sort un peu de l’ordinaire (même si on pourra parfois reprocher à celui-ci un peu d’approximation et une certaine monotonie). Les rythmiques lorgnent parfois vers un Metal estampillé post-rock (« still remember the pain ») en utilisant structures mid-tempo et breaks rageurs ! Indéniable que la force de SINN réside en sa faculté d’utiliser contrastes et variations à sa musique. Un titre comme « YCADG », tout en crescendo, en est le parfait exemple. Bref, tout ça sent l’honnêteté à plein nez et, petit plus non négligeable, les textes sont loin des sempiternels clichés ! ici on traite de sujets de « société » avec simplicité et sincérité (incluant un texte écrit par Jorge Cordova, condamné à mort et exécuté au Texas en 1999).
Le CD comprend une plage vidéo proposant le clip « the one that no one sees » ! Réalisation originale et intelligente à l’ambiance oppressante, reflétant à merveille la démarche artistique du combo !
Un groupe qui nous prouve une fois de plus qu’avec détermination, motivation et des idées à foison on peut sortir un produit de qualité capable de rivaliser avec des productions bien plus onéreuses et souvent bien moins inspirées ! En plus, si on vous dit que le tout est disponible pour seulement 7 euros, vous y allez, non ?