Le pionnier du "metalcore", KILLSWITCH ENGAGE, publie aujourd'hui son sixième album et voit le retour de l'enfant prodigue, Jeese Leech James en remplacement de Howard Jones. Le principal fait d'arme de KILLSWITCH ENGAGE est la sortie de "Alive or just breathing" qui posa les bases du "metalcore" tel que l'on le connait aujourd'hui et qui est devenu une véritable référence en la matière. Mais peu après sa sortie, Jesse Leech James décida de mettre les voiles et sera remplacé par Howard Jones. Sans réellement démérité, mais ayant une coloration vocale assez différente de son prédécesseur, il ne parviendra jamais à remplacer Jeese dans le coeur des fans de la première heure. "Disarm the descent", toujours produit par Adam Dutkiewwitz (également guitariste du groupe), s'annonce donc sous les meilleurs hospices.

"The hell in me", qui ouvre les hostilités, ne fait pas de quartier, le rythme est alambiqué, les guitares sont saccadées, la batterie est bien claquante et une alternance caractéristique du genre entre couplet hurlé et refrain chanté (ou inversement) est aussi de mise. Il est clair que KILLSWITCH ENGAGE a retrouvé une certaine vitalité perdue et ce morceau est loin d'être orphelin, il suffit de jeter une oreille sur "New awakening ou "The turning point" pour ne citer qu'eux.

La brutalité est bien au rendez-vous mais la mélodie également. On retrouve aussi des harmonies "made in Göteborg" comme sur "New awakening", "The hell in me" ou encore "The call" et "All we have". KILLSWITCH ENGAGE essaie aussi de sortir des sentiers battus en proposant "Always", qui n'a rien à voir avec la mièvrerie de BON JOVI, ce morceau apaisant lorgne plutôt du côté de ALICE IN CHAINS.

Hormis la dextérité et la technicité de la paire de guitariste, la production "clinquante" et le mixage parfait de Andy Sneap, le véritable atout de "Disarm the descent" est le retour de Jeese Leech James, qui livre ici une prestation absolument magistrale et une maîtrise affirmée, en comparaison à ses performances passées. Le bougre ne semble jamais avoir quitté le groupe et revient se fondre dans la masse avec une assurance insolente.

Mais voilà, même si "Disarm the descent" comporte son lot de qualités, il contient aussi des défauts et en premier lieu la mélodie. En effet, trop de mélodie tue la mélodie, cette album en dégouline littéralement et un bon nombre d'entre elles sont téléphonées et prévisibles même si elles sont agréables à l'écoute. Aussi, certains refrains comme "In due time" ou "Beyond the flames" sont assez bancales et manquent d'originalité. Pour finir, la production du disque est en parfait adéquation à la musique du groupe, trop propre, tout semble calculé et pesé au milligramme près, rien ne dépasse, ce qui rend l'écoute de ce disque lisse et parfois ennuyeuse.

Un magistral retour aux affaires de Jeese Leech James sur un album pourtant en demi teinte, ni bon, ni mauvais, une production millimétrée avec certaines mélodies prévisibles. Alors certes, cet opus est bien meilleur que son prédécesseur (et ce n'était pas très difficile....), mais "Disarm the descent" me laisse sur ma faim, un peu plus de brutalité et moins de mélodies aurait donné un impact certains à cet album mi figue, mi raisin.