Alors que beaucoup groupes naissent dans des garages, à la base comme simple « délire entre potes », certains ont un parcours bien plus atypique. C'est le cas de YARD OF BLONDES, dont il est question aujourd'hui. Fanny Hill et Vincent Walter Jacob, sont deux français qui se sont rencontrés dans le plus grand des hasards à... Los Angeles ! Forts de leur complicité et de leur bonne entente, ils décident tous deux de créer, ensemble, YARD OF BLONDES. Ces deux la n'aiment visiblement pas faire les choses à moitié, et entament un Roadtrip à travers le désert de Californie, afin d'y puiser, d'y rencontrer et d'y ressentir tout ce qui pourra leur être utile à la création. Le duo parviendra rapidement à se faire un nom, et s'entoure de trois membres supplémentaires. C'est ainsi que Ben - enore un français - s'installera derrière la batterie, et que Will et Dean - des américains, cette fois - ajouteront leur touche via la guitare etla basse. Après plus d'une centaine de dates dans des lieux absolument fous, YARD OF BLONDES décide de sortir un premier EP appelé « Murderology » sorti via HK Corp.

Visuellement, la pochette du CD a déjà le don d'attirer. Collant à 100% avec le registre Stoner Rock / Southern, YARD OF BLONDES annonce ici clairement la couleur. Un peu comme si on avait tiré une image du générique de True Blood. Vous voyez ce que je veux dire ? Personnellement, ça me parle. Et me voilà tout de suite plongée dans un univers qui me plaît déjà particulièrement.

Curiosité à son maximum, nous voilà donc partis pour un peu plus d'un quart d'heure d'écoute. « Murderology », premier titre de l'album, confirme tout ce que l'on ne pouvait qu'imaginer jusqu'à maintenant : Stoner Rock n'ayant rien d'underground, cette première composition sonne très sudiste et nous renvoie à une influence très nette de QUEENS OF STONE AGE. Sans être un copié-collé, YARD OF BLONDES pourrait être un rejeton du groupe de Joshua Homme, et ce n'est pas le son de guitare qui me fera dire le contraire.
Cette influence se ressentira tout au long de l'EP « Murderology », mis à part peut être lors de « Sailors », dernier titre, sonnant plus folk, et se rapprochant davantage de ce que faisait le combo lorsqu'il n'était encore qu'un duo.
« Monomoria » est estampillé de passages blues des plus efficaces, avec une basse particulièrement mise en avant. « Requiem for a Lover » et « Sailors » , dont je parlais plus haut, sont des titres dans lesquels YARD OF BLONDES alterne les passages très rock et électriques et les passages plus langoureux, plus calmes, plus doux, plus...

En ce qui concerne la production, il faut bien avouer qu'elle est plus qu'efficace. Comme je vous le disais plus haut, YARD OF BLONDES ne fait pas les choses à moitié et s'est enfermé avec Julian David au Firewater Studios, qui n'est autre que le studio de Billy Graziadei (BIOHAZARD). Certes, l'ensemble ne sonne pas moderne, mais c'est bien là ce qui donne toute son ampleur au côté southern/stoner de la chose. On imagine mal une production trop propre dans ce registre.

En conclusion, voilà un EP qui est à la hauteur de ses promesses sur bien des plans. YARD OF BLONDES est, je pense, un groupe qui ira loin et qui a sa place parmi les plus grands. Il me tarde d'en écouter davantage, et je n'ai aucun doute sur le fait que cela sera un jour possible. On pourrait vouloir critiquer l'aspect parfois un peu « fm » et accessible de la chose, mais ça serait vraiment vouloir chercher des poux dans la chevelure d'un dégarni. « Murderology » plaira sans aucun doute aux amateurs du registre, ...peut être aux déçus du dernier album de QOTSA ? Affaire à suivre.