CHILDREN OF BODOM fête cette année ces 20 ans d’existence ! Et oui, déjà ! Même si « Something Wild » est paru en 1997, le groupe existait déjà depuis 1993 sous le nom d’INEARTHED. Alexi LAIHO jouait déjà de la guitare comme personne et à ce niveau, on ne peut pas dire qu’il ait perdu de sa dextérité. L’avantage d’avoir un niveau technique tel que celui des musicien de CHILDREN OF BODOM, c’est de pouvoir faire à peu près ce que l’on veut lorsqu’il s’agit de composer ou enregistrer des albums. Le groupe a été jusqu’à présent particulièrement productif. Avec une moyenne de 2 ans entre chaque disque depuis 1997, CHILDREN OF BODOM sort aujourd’hui son huitième album studio, « Halo Of Blood ».

On retrouve le son de CHILDREN OF BODOM comme une signature indélébile. On l’avait quelque peu oublié avec les albums précédents mais c’est une marque de fabrique alors autant y revenir, et avec force. Bien entendu, elle s’est perfectionnée avec le temps mais tous les ingrédients sont à nouveau présents. Le clavier et les guitares ont retrouvé leurs places prépondérantes tandis que la batterie reste toujours aussi incisive. La production s’affine à nouveau et on s’en réjouit vraiment.

Avec ce nouvel album, CHILDREN OF BODOM renoue avec ses débuts. « Waste of Skin » marque un lien direct avec les succès des débuts, notamment « Hatebreeder ». On a un fort sentiment de retour aux sources, bien éloigné de ce que l’on avait pu entendre sur « Relentless Recless Forever ». Le speed metal est de retour avec ses soli ultra rapides et ses rythmiques endiablées. La tendance se confirme avec « Halo Of Blood » et ses blasts. Il semblerait que CHILDREN OF BODOM ait retrouvé sa forme d’antan et on ne peut que s’en satisfaire. Certaines de ses expérimentations avaient certes de l’intérêt mais ce que l’on aimait chez ce groupe, c’était sa folie et son énergie. Bien entendu, avec le temps, le groupe s’est quelque peu canalisé et mieux organisé dans ses compositions. D’ailleurs, CHILDREN OF BODOM n’hésite pas à introduire un peu plus de douceur, toute relative, avec « Scream For Silence » ce qui renforce les contrastes de ce nouvel opus. Au bout de ces trois titres, on est déjà tenté de qualifier ce disque comme étant l’album de la maturité. Tout le savoir faire de ces musiciens est ici très bien représenté. Même les ambiances sont très bien travaillées comme on peut le constater sur l’introduction de « Transference ». Le chant de LAIHO s’est lui aussi bonifié mais on a parfois quelques doutes certaines lignes de guitare, sonnant d’une manière assez étrange. Par contre, on n’a aucun doute sur la dextérité et sur l’énergie des compositions. « Your Days Are Numbered » et « All Twisted » font preuve d’une grande efficacité tandis que « Damaged Beyond Repair » joue sur des lignes rythmiques complexes et techniques. « Dead Man’s Hand On You » vient contre balancer tout ça avec une ambiance plus profonde et plus posée. On peut penser à certains morceaux d’IN FLAMES lorsque ceux-ci se font plus ténébreux avec un chant se rapprochant d’un certain MARILYN MANSON.

CHILDREN OF BODOM signe un album qui fera certainement date dans sa carrière. On sent un groupe qui a pris de l’âge et de l’expérience au fil des tournées et des albums. La technique était là, l’inspiration aussi mais il semblerait que le cocktail ait cette fois vraiment pris.