Il y a huit jours, j'ai eu l'occasion de participer à un concert de SCARRED donné à Chambéry (Savoie). Ce fut une révélation en ce qui me concerne sans aucun doute. Aujourd'hui, j'ai entre les mains leur second album "Gaia/Medea" que je vais m'empresser d'introduire dans mon lecteur CD pour écouter dans mon salon les titres que j'ai apprécié en live, c'est l'idéal il me semble. Je vais donc pouvoir confirmer (ou infirmer) le coup de coeur attribué à mon live-report du 8 Juin dernier.
Mais d'abord, une petite présentation de ce groupe de métal extrême Luxembourgeois serait la bienvenue pour vous chers lecteurs de Pavillon666. SCARRED, c'est dix années de travail, un premier EP sorti en 2004 intitulé "Inner Scars", essai thrashisant d'une formation qui cherchait encore sa voie et le bon line-up. Et puis, il y a eu un premier album "New Filth Order" paru en 2009 qui annonçait un groupe en devenir avec un gros son plutôt death mais pas que... Nous en arrivons ensuite à ce "Gaia/Medea" de 2013 qui défraye déjà la chronique depuis quelques semaines.

Le moment est donc venu d'appuyer sur la touche "play" et d'écouter l'intro de "Gaia" qui annonce le déluge sonore, mais pas n'importe lequel, nous allons nous en apercevoir tout au long de cette grosse heure d'enregistrement qui est offerte à nos oreilles ébahies.
La ritournelle habituelle de beaucoup de chroniqueurs se limitant à déclarer je cite "death-metal à la GOJIRA et métal alambiqué à la MESHUGGAH" point à la ligne, ne tient pas la route en fait. Evidemment en 2013 dans la sphère métal, il est difficile de ne pas faire des concessions aux influences de groupes majeurs ayant ouvert la voie au métal dit "moderne", il faut le reconnaître. Mais nos cinq Luxembourgeois, avec ce second opus, nous prouvent que l'ont peut encore proposer du neuf en sachant mixer beaucoup d'éléments déjà "connus" en y laissant une "patte" reconnaissable les différenciant d'un groupe "copier/collé"
Alors, que nous offre "Gaia/Medea" ? De la puissance, de la technicité, de l'inventivité, du groove, des ambiances particulières et des compositions variées, le tout propulsé par une production au taquet pour des envois énormes tout simplement. Nous avons un chant remarquable qui passe allègrement des "growls" du death aux "screams" hardcore en alternance pour certains titres. Nous avons de riffs vomissant leur précision au scalpel mais laissant place aux mélodies sulfureuses à la MORBID ANGEL quelque fois. Nous avons une basse bien présente ne faisant pas dans la figuration, ainsi qu' une batterie fulgurante et précise se ré-inventant à chaque instant.
Les dix titres proposés défilent à toute allure, on ne voit pas le temps passer, c'est un signe qui ne trompe pas pour moi. J'ai apprécié plus particulièrement "the great Pan(dem)ic" dans une veine HATEBREED, "Psychogenesis" remplit de contre-temps à la "qui vous savez". Il y a aussi "Mosaic", écrasant de lourdeur aux riffings épicés et inattendus. Et encore "The Knot" à l'ambiance émotionnelle puissante et aux refrains fédérateurs. On termine avec un long titre (11 minutes) "Medea", thrash moderne/heavy-death incroyable de diversité avec de petites distorsions pour pimenter le tout. Il faut noter aussi l'utilisation de samples bien sentis lors des intros, un plus qui donne une plus grande ampleur à cet album qui devrait propulser la formation dans le peloton de tête du métal extrême actuel.

En résumé, "Gaia/Medea" est un album riche tout simplement enregistré par des musiciens talentueux qui n'ont pas fini de faire parler d'eux que ce soit en Cd ou lors de leurs prestations scéniques, prestations qui ne font qu'enfoncer le clou. Vous savez donc maintenant ce qu'il vous reste à faire, je ne le répéterais pas deux fois...