Forts d'une tournée européenne en première partie de Long Distance Calling, SAHG se devait de remettre le paquet. Lorsque ceux-ci n'étaient pas en tournée d'ailleurs, c'est l'autre excellent projet du guitariste Thomas Tofthagen, Audrey Horne qui prenait le relais. C'est enfin le point de départ de ce nouvel album de SAHG auquel il s'est attelé après la sortie de "Youngblood" dernier brulôt des fans de Twin peaks. C'est donc 8 mois plus tard et après nous avoir donné quelques aperçus single (notamment "Firechild" sur lequel on reviendra) que sort le nouvel album des Norvégiens: " Delusions of Grandeur".

Alors que "I" et "II" les deux premières réalisations du groupe m'avait tapé dans l'oreille à l'époque (et permis de les voir sur scène en première partie de Trouble), le "III" sorti en 2010 m'a laissé plus perplexe, au point de les mettre de côté pour me pencher sur autre chose... Abandonnant alors une suite logique, car ce n'est pas un "IV" auquel on a affaire, "The Grand Delusion" se devait par chez moi de relever le niveau.
Une chose est sûre, "Firechild" qu'ils avaient déjà lâché au mois d'avril était intriguant car j'en suis allé à les comparer à Muse avec leur refrain grosse guitare qui me rappelle un peu les Anglais (un goût d'"Origin of Symmetry"), avec un élan proche d'un Space rock qui est d'ailleurs à l'écoute de "Delusions of Grandeur" l'ambiance première qui en ressort, ne serait-ce que par l'artwork avec son astronaute.

Résultat, 8 morceaux dans une veine Heavy Doom, le quatuor laissant de côté les ambiances psychédéliques des premiers opus pour se concentrer sur une ambiance plus spatiale. Alors que le chant d'Olaf sonne toujours très 70's, les guitares quant à elle sonnent plus heavy comme le prouvent des morceaux tels que "Odium Delirium" ou encore "Then Waken the Beast". Mais tour à tour le groupe montre d'énormes talents de composition, ne serait-ce par chacun de ses titres qui possèdent une identité propre. Par exemple, "Firechild" sonnerait plus "easy listening" et pourrait limite être radiophonique là où "Blizzardborne" juste avant est beaucoup plus spatial et progressif ou "Walls of Delusion" lourd et doom de part son riff principal.
Le duo Thomas/Olaf à la guitare présente une réelle complémentarité dans leurs riffs qui diffèrent, se complètent et donne une richesse aux compositions.
Mais tour à tour, on ne peut s'empêcher de penser à telle ambiance développée chez tel ou tel groupe (Opeth et le Mastodon de "Crack the Skye" particulièrement) mais le chant mélodique donne toute son envolée aux morceaux.
Enfin, la balade développée sur le dernier morceau de cet album "Sleeper's Gate to the Galaxy" conclue merveilleusement un voyage dans les astres avec ses 11 minutes au compteur...

SAHG remonte le niveau avec "The Grand Delusion" avec un album riche en ambiances et en mélodie, qui se voudra très apprécié et à chaque nouvelle écoute nous laisse découvrir des détails non entendus auparavant. Tout comme le reste de leur discographie, sur une première approche le groupe plaît car mélodique, mais l'écoute ne s'arrête pas là avec des morceaux d'une belle intensité et un travail de composition sans faille.
L'un de ses groupes qui vous retourne les tripes et vous promet un beau voyage ! D'ailleurs avec "Delusion of Grandeur", je vais tout de même me repencher sur "III", car il y a quelque chose que j'ai dû louper tant chacun des albums du groupe à ce jour est plaisant à l'écoute.