Le Canada. Des étendues de neige à perte de vue, des ours, des caribous, du sirop d'érable. La partie émergée de l'iceberg car en réalité, sous ses couches neigeuses et ses pancakes, le Canada est plein de ressources musicales. Aujourd'hui c'est un groupe un peu particulier qui est mis en avant : NECRONOMICON. Le combo né en 1988 n'a jamais été médiatique ni même productif : en 26 ans le groupe aura sorti quatre albums... Ceci explique pourquoi le groupe de black / death / ambiant / brutal / dark / symphonique n'a pas une « fanbase » si conséquente. Alors qu'au final NECRONOMICON a tout pour plaire : on oscille entre DIMMU BORGIR, BEHEMOTH agencés avec un peu de clavier et un peu de thrash (solo de « From Beyond »).

« Rise of the Elder Ones » a pour thématique la mythologie lovecraftienne, mais je n'apprends rien à personne (ou si c'est le cas tu peux de ce pas aller en librairie acheter un vrai Necronomicon si tu veux !). On est dans une idée de lourdeur, de puissance, de grandiloquence mais aussi dans cette atmosphère poisseuse (« The Nuclear Chaos ») et presque aqueuse propre à l’œuvre de H.P. Lovecraft.
Maintenant que vous visualisez un peu mieux la situation, parlons musique. Nous avons affaire à un chanteur guitariste, The Witch, qui tient plutôt pas mal ses cordes vocales sans en faire quelque chose de nouveau ni d'incroyable. Ce n'est pas pour le chant que NECRONOMICON gagnera des points mais il n'en perdra pas non plus. La guitare de The Witch balance quelques riffs vraiment réussi (« The living god ») mais dans l'ensemble l'inspiration n'y est pas vraiment. On ne prend pas de claque énorme, on n'a pas de rythmiques ravageuses. Malgré tout ce n'est pas si mal. La basse n'a pas vraiment de poids ni de parties vraiment intéressantes, elle fait son travail de combler le spectre audio. La batterie enfin est impeccable mais n'invente rien. Comme la basse, elle est presque trop standard. Les parties de clavier disséminées un peu partout dans l'album sont soit intelligentes (question réponse sur « Resurrected » un peu à la manière de SEPTICFLESH) soit grotesques et inutiles (le long et insipide « Celestial Being »).

En résumé, « Rise of the Elder Ones » est un album moyen, sympa à écouter une fois mais qui n'apporte rien à la sphère black/death. NECRONOMICON saura peut-être nous proposer une meilleure production avec plus d'inspiration la prochaine fois. C'est bien dommage car ce groupe a une personnalité et les moyens de réussir et de plaire sans passer par les codes vendeurs (qui a pointé DIMMU BORGIR du doigt ?). Affaire à suivre.