J'avais chroniqué le premier album de nos chers compatriotes de Mallory il y a quelque mois, album que j'avais bien aimé d'ailleurs, et je pense que je pourrais faire un copier/coller de ce que javais écrit et ressenti à l'époque, non pas que ce soit le même album, mais les mêmes émotions et constats me traversent l'esprit, et ce dès le premier morceau «Awake »...


Mallory fait du rock avec ses tripes et le chanteur au timbre éraillé et torturé, avec toujours ce petit côté Jim Morrison dans les fins de phrases que j'adore, donne toute son ampleur à la musique qui reste simple techniquement.. Le son est brut, pas de réverb' intempestive, ni de delay ou d'overdubs à rallonges... La batterie sonne comme si on assistait à une de leur répétitions et c'est tellement rare qu'on redécouvre presque le son d'une vraie caisse claire... C'est cru, c'est sale, c'est rock..... Et c'est bon !

« Big nails » a des allures de grosse cylindrée avec sa basse poignante et saturée, reprend le road-trip de Mallory là où leur premier méfait Honey Moon s'était arrêté, suivie d'une ballade puissante et intérieure « Ready » . Le feeling des Doors est toujours bien présent avec « Bad monkeys » et on entrerait presque en transe à l'écoute de la voix lancinante ou affamée de Phil, toujours aussi torturé...

La suite est un peu plus rock'n'roll et moins bluesy (« Summer rain »), on s'engage même parfois vers le stoner (« Heavy ») ou le glam version Too fast for love de Mötley Crüe (« Runnin' ») sans pour autant modifier sa trajectoire ensablée de whisky et d'essence, qui nous mène à cette belle mais un peu courte ballade « Something » qui nous fait regretter la fin si rapide de ce disque....

« 2 » est plus épuré que son prédécesseur, plus introspectif même et l'on sent toujours une impulsivité latente, une émotion à fleur de peau... J'aimerais vraiment voir les 4 rockeurs sur scène un jour, pour croiser une mousse avec eux et suer au son de leur rock si charnel...