Quel pari audacieux que de reprendre des standards de Metallica, Pantera et Sepultura à quatre violoncelles! C'est pourtant la genèse de cette formation finlandaise qui a vu le jour en 1993. Avec sept albums dans les bacs, Apocalyptica qui s'est etoffé au fil des années nous livre son huitième opus. Celui-ci a pour originalité d'être doté de parties vocales chantées par le même musicien tout au long de l'ouvrage, Franky Perez. Ce dernier a officié au sein de Scars On Brodway où il y tenait la guitare, puis a rejoint Slash avant l'intégration de Miles Kennedy.

La première composition chantée se présente pour la seconde plage, "Cold Blood" évolue dans un registre vocal sombre et imposant. Les deux titres suivants "Shadowmaker" et "Slow Burn" restent dans la même direction renforcés par une approche plus caractéristique du son de Apocalyptica et de la présence des violoncelles. Il est évident que le choix porté sur Franky Perez est une réussite comme peuvent le confirmer "House of Chains", "Sea Song" ou le final épique "Dead Man's Eyes".

Bien que le chant soit une caractéristique de "Shadowmaker", l' Apocalyptica touch n'est pas abandonnée pour une évolution de style. La signature musicale des finlandais est bien présente sur des titres comme "Riot Lights", mettant en valeur l'agressivité et la densité des cordes et de la batterie, ou "Till Death Do Us Part" associant douceur et puissance.

Produit par Nick Raskulinecz (Mastodon, Ghost), "Shadowmaker" est l'album le plus dynamique et le plus puissant que le groupe n'a jamais édité. Sortant des sentiers entretenus par les finlandais, il apporte une touche d'originalité et de fraicheur. La présence de voix peut n pas plaire aux puristes mais Franky Perez devrait donner un nouvel élan dans la carrière de groupe sur scène et sur album.