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Mise en ligne le : 20 février 2015  | Intervieweur : Franckenstrat | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1- Pour un premier album dont la qualité de production est aussi réussie, pourquoi avoir fait un tirage à seulement 100 copies ?

Pour des raisons de coût, tout simplement.
Je finance à 100% ce projet, qui est mon projet solo ; or cette qualité de production est justement due à l'enregistrement dans un studio professionnel et donc payant (Y Prod studio, que je salue au passage et remercie encore pour leur travail), car je voulais proposer une écoute de qualité à l'auditeur, mais mes finances ne sont pas illimitées au point de pouvoir faire un tirage d'un grand nombre de copies.
Par ailleurs, il ne faut pas se voiler la face : de nos jours on achète de moins en moins de CD physiques, et on consomme de plus en plus de musique dématérialisée : Youtube, Bandcamp, téléchargement, etc.
Ces 100 copies sont donc un moyen de limiter les frais, tout en pouvant faire face à une demande (certes réduite) de personnes intéressées par l'achat physique de l'album, notamment pour les textes et le livret.


2- Le fond de l'album est très black metal, pourquoi avez-vous fait ces break un peu étranges qui sont en complète contradiction avec le côté black de l'album ?

Tout est relatif : pour moi ils ne sont absolument pas contradictoires, il sont complémentaires, justement. C'est d'ailleurs en quelque sorte mon concept fire (feu) / frost (givre) : l'atmosphère froide, sombre et violente est tempérée par des passages plus chauds et mélodiques, qui restent tout de même en nombre limité ; et c'est d'ailleurs pourquoi le bleu prédomine sur la pochette, par rapport au jaune. Le nom de l'album ("paradoxe interne") décrit également ce concept.
Je ne pense pas avoir créé un style différent ou "étrange". Pour prendre un exemple ultra connu et très parlant, il n'y a qu'à voir Dimmu Borgir et ses breaks aériens avec Vortex au chant clair, qui complètent à merveille les passages en blast beat accompagnés des vocaux écorchés de Shagrath. J'essaie juste de marquer un peu plus ce contraste, que je trouve très intéressant.


3- Pensez-vous avoir un côté novateur dans le black metal et ainsi l'envoyer vers de nouveaux horizons ?

Je pense que la réponse à la question précédente répond en partie à celle-ci. Il est très difficile d'innover dans un genre si codifié qu'est le black metal. C'est justement en accentuant un aspect déjà existant que j'essaie de nuancer le propos, tout en gardant des racines profondément ancrées dans le black metal.


4- Des concerts sont-ils prévus avec les musiciens qui ont travaillé sur "inner paradox" avec vous ?

C'est une possibilité. Je pense qu'il y aura au moins un ou deux morceaux de Firefrost joué lors des concerts de Sinlust, mon groupe, dans lequel officie Chris In Lust, qui a joué les guitares pour l'enregistrement de Inner Paradox.


5- Quel est l'avenir de "Firefrost", travaillez-vous sur un autre projet personnel ou un projet collectif ?

Je suis toujours membre de Sinlust depuis 2004, et nous travaillons d'ailleurs d'arrache-pied sur le successeur de Snow Black, qui sera enregistré cet été, lui aussi dans un studio pro.
Pour ce qui est de Firefrost, j'ai déjà composé suffisamment de matériel pour un deuxième album, voire un troisième. Je verrai si l'accueil est suffisamment positif avec Inner Paradox pour me lancer dans la production de son successeur, mais ça ne sera sans doute pas avant un an ou deux.


6- Pensez-vous que "Firefrost" a un réel avenir au sein du black metal ?
Je m'explique, j'en reviens à ces fameux break que vous faîtes dans chaque titre et qui sont vraiment en décalage par rapport au black metal lui-même ?

Encore une fois, pour moi il n'y a pas décalage mais complémentarité.
Si on régit un genre musical (ou autre) par des règles si rigides qu'elles n'autorisent aucune évolution, ce genre disparaitra de lui-même en quelques années pour cause de redite permanente. Et nous n'aurions jamais eu de black metal symphonique (des instrus classiques dans du black metal, mais quelle aberration !) ou encore du black metal viking (ces chœurs guerriers, c'est d'un ridicule !). Ces évolutions n'ont peut-être pas plu aux "puristes", mais heureusement qu'elles ont eu lieu, car elles ont pu nous apporter des groupes comme Emperor ou Moonsorrow, par exemple.


7- Quelle est aujourd'hui la vision globale que vous portez sur votre travail ?

Personnellement, je suis extrêmement satisfait de ce premier album, il sonne exactement comme je l'avais espéré, voire mieux. Mais c'est sans doute grâce à Chris In Lust et ses talents de guitariste, qui a su s'approprier les riffs et les sublimer ; autant que grâce au producteur de Y Prod Studio, qui a réussi à parfaitement doser les nombreuses couches musicales (jusqu'à 5 guitares sur certains passages), tout en apportant sa touche personnelle.


8- Que pensez-vous de l'actuelle scène "black metal" en France et dans le monde en général ?

Elle est très riche, trop peut-être, et il n'est pas simple de percevoir les nouveaux talents dans la masse. Aujourd'hui, avec un minimum de matériel on peut créer de la musique. Je découvre de nouveaux groupes tous les jours grâce aux forums et réseaux sociaux, mais il est difficile de se focaliser sur un groupe en particulier face à ce nombre conséquent. Je filtre donc et me concentre sur ceux qui proposent quelque chose de novateur, tout en restant fidèles à l'idée que je me fais du black metal. Par exemple, un de mes groupes favori de ces dernières années est Darkspace ; ce groupe illustre parfaitement cette aspect novateur que je recherche, avec ses effets et son concept "spatial", tout en restant diaboliquement black metal.


9- J'ai fait une chronique un peu dure sur votre album, mais pas négative. Comment la voyez-vous de votre regard de musicien professionnel et d'auteur de cet album ?

Je ne pense pas avoir un avis objectif, comme tout artiste d'ailleurs. Je suis ravi de recevoir des critiques afin de pouvoir prendre du recul. Celle de Pavillon666 est en effet un peu dure, mais je trouve le point de vue intéressant. C'est dommage que le chroniqueur ne soit pas rentré dans l'album et n'ait pas apprécié ce que j'ai voulu faire, mais tant pis, on ne peut pas plaire à tout le monde. J'ai juste trouvé la remarque "Heureusement que cet album est limité à 100 copies" très déplacée.
À noter que, toujours sur Pavillon666, l'album Snow Black de mon groupe Sinlust avait lui été jugé trop classique, à savoir trop proche de ses influences (Immortal principalement), tandis que Inner Paradox est lui mis au ban car il s'éloigne un peu trop de ce qui fait le black metal "standard". Pas facile de contenter tout le monde...
Par ailleurs, le fait d'avoir déjà reçu deux autres chroniques pour Inner Paradox, toutes deux très positives (Aux portes du metal, et un blog éclectique), qui ont justement loué ces breaks planants au chant clair, me font relativiser la chronique de Pavillon666. Et j'ai récemment appris que Inner Paradox a été élu meilleur album autoproduit du mois dans le prochain Metallian, cela me fait encore plus relativiser. [remarque pour ce paragraphe : je ne sais pas si j'ai le droit de citer vos collègues, ne pas hésiter à supprimer ce passage si ça pose problème.]


10- Confierez-vous votre prochain opus à Pavillon 666 pour une autre chronique ?

Absolument. Je ne vais pas "bouder" dans mon coin sous prétexte d'avoir reçu une chronique mitigée pour ce premier album. C'est le jeu de la critique, et je m'y plie volontiers.
Par ailleurs, si c'est possible, je pense qu'il serait intéressant d'avoir un 2ème avis sur Inner Paradox pour éventuellement nuancer, puisque comme l'indique le chroniqueur lui-même il ne s'agit que de son ressenti personnel. Peut-être le chroniqueur de Snow Black, Hemistes, qui pourrait ainsi comparer mes 2 facettes musicales ?

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock


 




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