CHRONIQUES ALBUMS

Si on se penche sur la biographie de ...AND OCEANS, on risque de se perdre assez vite. En effet, le début de l'histoire remonte à 1989 en Finlande avec un groupe appelé à l'époque FESTERDAY. Les débuts du groupe sont orientés vers le death metal avant de partir vers le black metal symphonic avec le premier album du groupe en 1998 qui prend alors le nom de ...AND OCEANS. Après 10 années d'existence et 4 albums, ...AND OCEANS change à nouveau pour devenir HAVOC UNITY. Les musiciens avaient développé une tendance au cyber metal au fil de leurs albums qu'ils peuvent alors développer librement au sein de ce nouveau projet. En 2013, le groupe redevient FESTERDAY et puis finalement en 2020 le label Season Of Mist annonce la sortie d'un nouvel album de …AND OCEANS. On a connu plus stable comme évolution de carrière mais au moins on comprend pourquoi ces changements de nom puisque les styles ont été pour le moins différents.

Au niveau du line up, on retrouve Teemu Saari à la guitare ainsi que T. Syphon est passé de la guitare à la basse. Kauko Kuusisalo s'occupe de la batterie depuis 2018. On a aussi un nouveau claviériste depuis 2018, Antti Simonen. Et enfin au chant Kenny a laissé sa place à Mathias Lillmans que l'on connait bien pour son travail au sein de FINNTROLL. Une fois ces présentations rapides faites, je vous invite à nous concentrer sur l'essentiel, la musique de cet album !

Tout d'abord permettez moi de vous dire qu'il y a un certain plaisir à retrouver ce groupe. Si ...AND OCEANS nous a laissé un peu sur notre faim avec « Cypher » en 2002, n'oublions pas l'impact qu'ont eu « The Dynamic Gallery Of Thought » en 1998 et « The Symetry of I, The circle of O » en 1999. Nous étions alors en plein boom du black metal symphonique et ce combo était très bien placé parmi les leaders du mouvement. Les choses ont évolué comme signalé en préambule. Et puis finalement comme venue de nulle part la nouvelle de cette reformation semblait bonne, le tout étant de savoir dans quelle direction allait partir le groupe. Et bien sachez que dès les premières notes de « The Dissolution Of Mind And Matter » on comprend que le groupe est revenu à ses premiers amours. Finis les éléments électroniques, on est là pour du bon gros metal à l'ancienne. C'est puissant, rapide et très bien arrangé. Cette entrée en matière se révèle des plus efficaces. « Vigilance And Atrophy » ne fait que confirmer cette excellente impression. Certes le style n'est pas vraiment nouveau mais ce type d'album devient un peu plus rare de nos jours. Le black metal symphonique n'a plus vraiment la même aura. Pourtant, à l'écoute de titres tels que « Five Of Swords » ou plus lourd, « As The After Becomes The Before », on se dit que ce style est vraiment riche. Il y a une liberté dans le black metal qu'il n'y a pas forcément ailleurs. ...AND OCEANS nous a largement démontré ce qu'était son point de vue sur la liberté musicale. Mais ce retour aux sources est rafraîchissant et pour le moins réussi. Un titre tel que « Cosmic World Mother » ne peut que mettre tout le monde d'accord sur l'intérêt de ce groupe. Mais d'une manière générale ...AND OCEANS réussi à se faire convaincant de bout en avec de très belles pièces comme « Helminthiasis », « Apokatastasis » ou encore « The Flickering Lights » en conclusion.

Il s'agit là d'un retour réussi. On peut espérer un public au rendez-vous car il serait dommage de passer à côté d'une telle pièce.