Michael AMOTT n’est pas seulement le fondateur d’ARCH ENEMY et l’ex-guitariste de CARCASS, il est aussi le fondateur de SPIRITUAL BEGGARS qui n’a finalement pas grand-chose à voir avec les deux premiers. Depuis 1993, le groupe officie dans un style retro marqué par les années 1970 que certains s’obstinent à qualifier de stoner alors que l’on peut tout simplement appeler ça du bon rock. Pour ses vingt ans, le groupe a préféré sortir un album plutôt qu’une compilation ou un autre produit du genre. Voici donc le dixième album de SPIRITUAL BEGGARS, « Earth Blues ».

Le groupe s’inspire du rock typique des années 1970 et pour cela il se devait d’obtenir un son qui ne soit pas en décalage avec son style. On sait que le groupe enregistre ses parties en live. Cela se sent incontestablement dans ses morceaux. Cet album respire. C’est dingue comme ce type de production peut être rafraîchissant dans ce monde où l’électronique a pris le dessus !

Deux ans après l’arrivée d’Apollo au poste de chanteur, le groupe est déjà de retour pour un deuxième album en sa compagnie. Malgré cette récente arrivée, on sent chez ce chanteur un très grand professionnalisme et une progression dans son intégration au sein du groupe. Son investissement sur cet album est tout à fait identifiable. On sait que sur l’album précédent, « Return To Zero », 2010, il était arrivé alors que l’album était déjà composé. Cette nouvelle étape de son intégration dans SPIRITUAL BEGGARS lui a permis de construire des lignes de chant que l’on sent en bien meilleure harmonie avec l’ensemble du groupe même si ses preuves étaient déjà faites sur « Return To Zero ». Le groupe progresse dans son ensemble et cela est évident à l’écoute de cette galette. On est d’emblée séduit par les premières notes rythmées de « Wise As A Serpent ». C’est le groove énergique des années 70 qui vient vous prendre tranquillement et vous met dans le bain avec une énergie très agréable. Les soli sont comme toujours très maîtrisés avec une petite touche metal que l’on reconnaît bien. La suite est forcément à la hauteur. « Turn The tide » et « Sweet Magic Pain » prolongent cette bonne vibration bien rock que l’on apprécie chez cette formation. Les lignes de chant deviennent très profondes sur « Sweet Magic Pain ». « Hello Sorrow » flirte avec les ballades d’antan, façon années 90. On reconnaît encore une fois sur ce titre le style du guitariste, AMOTT. On croirait presque entendre dans l’introduction une sorte d’ARCH ENEMY sur ses débuts, bien avant l’arrivée d’Angela GOSSOW. Les bons titres s’enchaînent sans que l’on y prenne garde mais avec une certaine délectation. On a du très bon sur cet album « Too Old To Die Young », « Road To Madness », “Dead End Town” ou encore “Legends Collapse”.

Difficile de faire un choix de titre lorsque l’on est séduit par l’ensemble d’un album. Ce nouveau disque est réussi et SPIRITUAL BEGGARS continue sa route se foutant des modes et des aspirations du moment. Ils ont bien raison car honnêtement, on n’a toujours pas vu le rock mourir alors que beaucoup de ses enfants ne lui ont pas forcément survécu.