Pour tous les apprentis bouchers, IMMOLATION est un groupe américain, actif depuis 1986, originaire de New York et composé aujourd'hui de Robert Vigna et Bill Taylor aux guitares, de Steve Shalaby à la batterie et de Ross Dolan au chant et à la basse. Après des débuts plutôt difficiles, IMMOLATION publie depuis le fabuleux "Failure for gods" (1989), des opus de grande qualité avec notamment "Shadows in the light" et surtout "Majesty and decay" paru en 2010. Le quatuor publie en cette année post-apocalyptique, son dernier méfait en date avec "Kingdom of conspiracy" mais sera-t-il à la hauteur de ses prédécesseurs? Réponse en fin de chronique.

A l'instar de ses congénères SUFFOCATION, il n'est pas chose aisée d'appréhender un album de IMMOLATION et "Kingdom of conspiracy" ne fait pas exception à la règle. Cette pièce du boucher est un véritable assaut auditif, une agression permanente, d'une brutalité soutenue, et dès le premier morceau éponyme, il est clair que nos quatre bouchers ne sont pas contents. Les guitares sont ciselées et rugueuses, la rythmique est frénétique, le chant semble directement émané du fin fond des ténèbres et guttural à souhait, la basse est bien ronde et grasse. Ce titre n'est pas un cas isolé et "God complex", "Indoctrinate" ou "A spectacle of lies" en sont les meilleurs preuves.

Mais IMMOLATION sait varier les tortures en se faisant plus lourd comme sur "Bound to order", "Echoes of despair" ou "All awaits us" mais l'ambiance reste tendue, épaisse et malsaine. Ces moments "d'acalmie" ne sont que prétexte à des accélérations furieuses, et, il faut bien l'avouer, que l'alternance entre "riffing" écrasant et partie de "blasts" hystériques accentuent l'impact et la violence des compositions de IMMOLATION, cela donne une certaine variété à l'ensemble.

Aussi, et comme on ne change pas une équipe qui gagne, "Kingdom of conspiracy" est une nouvelle fois produit par Paul Orofino au Milbrook sound studio, qui dote le disque d'un son à la fois rugueux, très brutal, dynamique et d'une précision redoutable, chaque instrument y est parfaitement audible, ce qui n'est pas une mince affaire dans le style pratiqué.

Mais voilà, IMMOLATION évoluant dans la même catégorie que SUFFOCATION, les deux combos sont forcément sujet à comparaison, et, votre serviteur avoue une préférence certaine pour "Pinacle of bedlam" de SUFFOCATION, malgré les qualités indéniables de "Kingdom of conspiracy". Aussi, la brutalité de l'opus et son côté compact rebutera certainement plus d'un néophyte.

Cependant, "Kingdom of conspiracy" est très bon album de "brutal death-metal" qui ravira les plus furieux d'entre vous et tous les amateurs de viandes saignantes. Le groupe est techniquement très affûté et, même s'il ne révolutionne pas le genre, l'intelligence de composition place cet opus au même niveau que son prédécesseur et bien au dessus de la qualité moyenne du genre. C'est bien connu, ce sont des les vieilles entrailles qu'on fait les meilleures tripes.

Bon appétit!!!