CHRONIQUES DE LIVRES
NICOLAS CASTELAUX Mayhem & Burzum, à feu et à sang [ 2010 ] |
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280 pages Style : Biographie / reportage |
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Chronique : 10 février 2010, réalisée par MazaK | |||
La monde du metal, ou plus communément du rock, a toujours nourri en son sein la provocation, le stupre, le morbide, la violence, les débordements en tout genre… Quoiqu'en pensent certains, le fond de commerce du style est, et a toujours été, tourné vers une fascination inhérente à chaque individu pour le mal. Diable et musique ont toujours fait bon ménage, question d'union dans le subversif! Au début des années 80, le heavy-metal connaissait une sorte de renaissance grâce à des groupes qui "jouaient plus vite", affichaient une imagerie sataniste beaucoup plus vindicative et sans compromis, et inventaient le terme "Black Metal" (Venom en tête de ligne suivi de Mercyful Fate, Bathory, Celtic Frost…etc.), le tout imprégné d'un second degré volontairement dissimulé, histoire de faire frémir dans les chaumières. Moins de dix ans plus tard, L'internet est encore en phase larvaire et les groupes de musiques extrêmes utilisent toujours les mêmes méthodes de communication: autoproduction, tape-trading, fanzines, timbres et services postaux défaillants; mais les mentalités changent et une nouvelle vague black-metal voit le jour dans les pays scandinaves. Nicolas Castelaux (artiste peintre et écrivain français), se penche sur l'accouchement dans la douleur d'un style nihiliste qui engendrera meurtres, suicides, incendies d'églises, actes xénophobes et homophobes, terreur, thèses nationalistes… bref, le black-metal "made in Norway" prend une tournure peu recommandable et devient brusquement la bête noire engendrant dégoût ou admiration (ou les deux)! Au travers des deux personnages et groupes les plus symboliques de cette nouvelle scène, à savoir Aarseth "Euronymous" Oystein de Mayhem et Kristian "Varg" Vikernes de Burzum, Nicolas Castelaux dresse un portrait clinique d'un style de vie sans concession baignant dans la noirceur, la violence, l'égocentrisme et l'élitisme douteux! Le sujet, déjà abordé dans le célèbre "lord of chaos" (reconnu comme étant truffé d'erreurs et de mensonges par nombreux personnages directement concernés), semble fidèle et loin des centaines de rumeurs qui ont accompagnées les événements. "Mayhem & Burzum" retrace d'une manière plus détaillée et documentée cette période. Le livre se dévore comme un roman, et, est tout simplement captivant. La force de l'ouvrage séjourne dans la façon dont Castelaux tente de cerner la psychologie de Virkenes et Euronymous, basculant entre intransigeance face à deux jeunes hommes immatures avides de reconnaissance et de suprématie, et le respect pour deux icones du renouveau black-metal dont l'unique dessein était de faire souffler un vent glacial sur une scène aseptisée. L'auteur ne se cantonne pas aux "faits divers" et connait le sujet, relatant minutieusement les "prouesses musicales" des protagonistes. Il décortique à merveille les différents line-up de Mayhem, véritable "groupe tiroir" dans lequel beaucoup de prétendants se sont coincés les doigts. Les anecdotes sont légion et révèlent une face du metal où le sordide se déverse parfois au détriment de la musique! |