CHRONIQUES DE LIVRES
JACQUES SIRGENT Les Voleurs d’Âmes [ 2010 ] |
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250 pages Style : Roman Autobiographique |
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Informations : Livre 1 : Le Tombeau de Drakula Livre 2 : Clotilde de Mortsauve | |||
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Chronique : 14 juillet 2010, réalisée par Aris3agaiN | |||
Si vous êtes un tant soit peu intéressé par les histoires de vampires, vous avez probablement déjà entendu parler de Jacques Sirgent. Cet ancien professeur est, en effet, connu pour avoir ouvert le tout premier musée dédié à Dracula et à ses consorts, ainsi qu’aux objets les concernant. C’est donc sans surprise que l’histoire des « Voleurs d’Âmes », publié chez Camion Noir, tourne autour du monde vampirique, sous la forme d’un roman autobiographique. L’auteur présente son œuvre comme une sorte de carnet de bord divisé en deux grandes parties : Le Tombeau de Drakula et Clotilde de Mortsauve. Ces récits se veulent véridiques, il appartient à chacun de séparer le vrai de la fiction, bien que l’on puisse aisément imaginer qu’une partie du livre soit romancé. Quoi qu’il en soit, l’auteur brouille les pistes, et il paraît difficile en refermant le livre de déceler s’il s’agit bien d’une autobiographie proche du roman ou d’un roman très réel. Le livre commence par une interpellation du lecteur par Sirgent, qui tente de le mettre dans l’ambiance et de lui proposer plus ou moins un pacte autobiographique. Le narrateur parle de son passé et de son parcours, jusqu’ici visiblement identiques à ceux de l’auteur, et se lance dans son récit, débutant par une étrange rencontre dans un bar. De là, il se lance à la recherche du corps de Vlad Drakul Tepes, prince de Valachie (une région de la Roumanie) au XVe siècle, qui a notamment inspiré à Bram Stoker le personnage de Dracula. Sa dépouille aurait été placée au Père Lachaise, et le narrateur tente de découvrir la véracité de cette information, où et dans quelles circonstances cela a été rendu possible. On plonge avec lui dans un Paris sombre, étrange, inquiétant et peuplé d’une secte secrète pourchassant les curieux, le tout à travers les yeux ivres d’un narrateur obsédé par la numérologie et la recherche de la vérité. A travers des voyages et des rencontres, celui-ci découvre peu à peu l’histoire incroyable de ce qui est véritablement arrivé au cadavre de Vlad III, dit « l’Empaleur ». C’est là l’histoire énoncée dans la première partie de l’ouvrage, Le Tombeau de Drakula. Elle se termine par un baiser non rendu, qui devient une obsession pour le personnage et le lance dans la seconde partie du livre, Clotilde de Mortsauve. La femme qu’il pourchasse se révèle elle aussi hors du commun, puisqu’elle prétend être la descendante directe d’Erzsébet Bàthory (une comtesse hongroise du XVIe / XVIIe siècle qui aurait commis de nombreux meurtres et actes de torture) et que son aïeule est totalement innocente… Si le monde des vampires ne vous touche pas plus que ça, il vous sera certainement un peu difficile de vous laisser emporter par l’ambiance proposée par Jacques Sirgent. De nombreuses références sont présentes ici et là, et sans un minimum de culture vampirique, il est vrai que l’on s’y perd un peu par moments. Néanmoins, le style est plutôt fluide et le livre bien écrit. Même si l’identification au personnage principal n’est pas forcément la chose la plus aisée au monde, on se laisse emporter par son enquête et ses recherches passionnées et effrénées. On côtoie l’étrange et le surnaturel tout au long des deux cent cinquante pages des « Voleurs d’Âmes », un peu perdu, sans jamais savoir réellement si tout cela a été réellement vécu par Jacques Sirgent, ou si ce n’est que pure fiction. La réponse se trouve certainement entre les deux. En attendant de la découvrir, si tout cela vous a donné envie, allez donc jeter un coup d’œil à ce livre, à la fois intelligent et bien ficelé, bien qu’il faille un petit moment pour entrer dans l’ambiance et surtout la comprendre. Pour tous les amateurs de cet univers, jetez-vous dessus et dévorez-le, vous ne pourrez que l’apprécier. |