CHRONIQUES DE LIVRES
NICOLAS BENARD LA CULTURE HARD ROCK, histoire, pratiques et imaginaires [ 2008 ] |
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pages Style : Essai |
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Chronique : 26 janvier 2009, réalisée par Blackened | |||
Nicolas Bénard, docteur en histoire (s’il vous plaît), vient de faire paraître aux éditions Dilecta un ouvrage fort sympathique traitant de notre belle passion qu’est le Hard Rock au sens large du terme. Ce jeune homme (une trentaine d’années) propose dans « La Culture Hard Rock : histoire, pratiques et imaginaires » une réécriture de sa thèse en histoire, et développe un sujet fortement intéressant et bien évidemment totalement marginal dans le milieu (étant moi-même en licence d’histoire, j’aimerais bien pouvoir en faire de même !). Passons à l’objet lui-même. C’est un beau livre, très bien réalisé et confectionné, ni trop grand, ni trop petit, qui est franchement original dans son concept visuel, la couverture étant exclusivement composée d’un patchwork de diverses places de concerts de groupes tous plus prestigieux et métalliques les uns que les autres ! Au niveau du contenu, cet ouvrage s’adresse à tous, si bien au fan invétéré du genre qu’au plus parfait des « incultes » dans ce domaine. Au lieu d’insister pour la énième fois sur l’historique classique du genre « au début, il y a Led Zeppelin, Deep Purple et puis ensuite il y a Black Sabbath, et puis après… », l’auteur se consacre plutôt aux aspects, comme le sous titre du livre l’indique, relatifs à l’Histoire du genre (concise et suffisante), aux pratiques et à l’imaginaire du Hard Rock. Le metalleux y est décrit, on insiste sur l’aspect communautaire du genre musical, et sur son caractère décrié et marginalisé. Nicolas Bénard nous défend ainsi, nous, chevelus headbangueurs de tous genres, face à l’œil critique de la société, des médias, de la grande culture, tout en conservant une objectivité certaine. L’imaginaire lié au style metal est superbement décrit. Il comprend des aspects tant historiques que sociaux, et traite de l’ensemble des genres, du black metal scandinave au glam rock américain. On parle alors d’artwork, de vêtements, d’origine historique, ou de diffusion d’idées par la musique qui en est le véhicule. L’ensemble du phénomène est bien traité, et l’auteur s’appuie sur de très abondantes sources (ouvrages historiques, magazines, webzines, films, etc…). La démonstration et la méthodologie propre à l’historien sont fortement présents tout au long de l’ouvrage, et permettent d’étayer les propos de l’auteur. Le tout est de plus très bien rédigé, et aisément compréhensible par tous. Cependant on peut noter l’un ou l’autre point négatif à l’entreprise, mais rien de bien méchant rassurez-vous ! On peut alors déplorer une utilisation un peu inadéquate des nombreuses photographies présentes dans le livre (groupes, pochettes d’album, affiches, couvertures de magazines, etc…), qui sont un peu regroupées en vrac par paquets, et ne ponctuent pas le récit au fur et à mesure pour illustrer les propos. Pour conclure cette petite critique, à la manière d’une dissertation historique, nous pouvons dire que Nicolas Bénard offre aux fans et aux non-initiés (pour la modique somme de 18 €), un bien bel ouvrage qui décrit sociologiquement, historiquement et culturellement un phénomène marginalisé et peu connu qui nous est cher à tous. A lire !!! |