Quatre années après son premier album, « Under The Eye Of Utu » sorti en 2015, SUNSTARE est de retour avec un nouvel album, « Eroded ». Le quatuor lillois a fait le choix de continuer en auto production pour ce nouveau disque et c'est tout à son honneur.

L'enregistrement de ces 8 titres a été assuré du côté de Lille, au Lock Grove Studios. Cependant le mastering est allé se faire beaucoup plus loin, en Suède pour tout vous dire. Magnus LINDBERG en a eu la charge. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, il s'agit tout simplement du guitariste de CULT OF LUNA qui est aussi celui qui en charge de la production du groupe suédois. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que cet album sonne de cette manière. C'est puissant, clair et lourd à souhait. Cela reflète parfaitement ce que SUNSTARE cherche à faire passer dans sa musique.

Comme il s'agit d'un album catégorisé dans la section doom/suldge/post hardcore, vous ne verrez rien d'étonnant de toute évidence à ce que cet ensemble soit qualifié de lourd et de lent. Les morceaux sont particulièrement longs. On entre dans le vif du sujet par une introduction, « Monolith – Part.1 : Ritual ». On pose l'ambiance avec des riffs prenants. C'est forcément gras et bâti pour enfoncer le clou d'entrée de jeu. On sait avec qui on a affaire et croyez moi, cela ne va que se confirmer avec le premier vrai morceau, « Monolith – Part.2 : Irkalla Shall Fall ». Le chant fait son entrée. On est du côté d'un chant plutôt death qui colle impeccablement à l'esprit. L'intensité est clairement de la partie même si le tempo est plutôt lent. Cela n'empêche pas le batteur d'utiliser sa double pédale pour autant. On poursuit avec « Am I Art ? (Trauma) » toujours dans la lignée. On trouve néanmoins un peu de chant plus clair sur ce titre. L'influence de CULT OF LUNA est assez forte chez ce groupe et on ne va pas s'en plaindre. C'est même un gage de qualité pour les fans du style. La mélodie, malgré la lourdeur des riffs n'est pas en reste. C'est une composante essentielle même tout particulièrement sur ce morceau très bien agencé. Avec « For We Are All Alone On A Mass Grave », SUNSTARE poursuit son voyage dans le l'obscurité toujours avec cette puissance qui le caractérise. C'est encore une fois impeccable et très bien senti. On garde le rythme avec « Prey For The Sun » et « Requiem For The Sky ». SUNSTARE garde son cap de bout en bout avec parfois quelques moments en son clair comme sur l'introduction de « How To Fill This Eternal Silence » mais ce n'est que pour mieux pilonner par la suite. On est toutefois avec ce titre sur des aspects nettement doom par rapport aux autres titres de ce disque. On conclut enfin avec « 10 000 Days Of Night » qui clairement n'est pas le plus lumineux des morceaux écrits ces dernières années. Mais cette esthétique est très bien maîtrisée par cette formation.

SUNSTARE sort un disque que les connaisseurs ne pourront qu'apprécier. Pour les autres, n'oubliez pas que ce n'est pas la vitesse qui fait l'intensité. La lourdeur extrême lorsqu'elle est menée de cette façon a tout ce qu'il faut pour vous faire secouer la tête et vous emmener vers des mondes musicaux particulièrement raffinés.