Seulement deux années après la parution de « Killing Season », les thrasheurs historiques de la Bay Area remettent le couvert en place avec ce « Relentless Retribution » annoncé comme salvateur. Et malgré les importants tourments qu’a connu le groupe entre 2008 et 2010, puisque deux de ses membres historiques ont quitté le navire (Dennis Pepa et Andy Galeon ayant décidé de se consacrer à leur vie de famille), DEATH ANGEL réussi haut la main le passage dans la nouvelle décennie, la quatrième qu’entament les Californiens dont les débuts dans les années 1980 ont vu naître le fameux « The Ultra Violence » en 1987. Rob Cavestany (guitare, principal compositeur) et Mark Osegueda (chant), les deux seuls membres de Death Angel présents sur ce premier album, s’envolent tout au long des 56 minutes de ce sixième méfait.

Un premier riff assez « classique » et c’est parti ! « Relentless Retribution » démarre par ce titre éponyme, qui est avouons-le loin d’être le meilleur du disque. Le second « Clawn Is So Deep » voit Death Angel accélérer le tempo et offre la première des nombreuses interventions de Rob au chant mélodique, accompagnant la voix transcendante de Mark. Les nombreux breaks et guitares harmonisées en font un brûlot dévastateur, et l’outro surprenante effectuée à la guitare acoustique par le duo mexicain Rodrigo et Gabriela, invités très spéciaux sur ce morceau, est à tomber par terre ! Suivent pêle-mêle les monstrueux « Truce » au refrain génial, « River Of Rapture » (le single de cet album), ou encore « I Chose The Sky » (un des morceaux les plus réussi). Les Californiens (Philippins d’origine pour la plupart) alternent les passages furieux et rapides bien old school avec les plans plus posés et très heavy. Savant mélange : une simplicité déconcertante mais tellement jouissive dans les harmonies rend n’importe quel refrain accrocheur, et les riffs thrash qui enfoncent le clou par-dessus hissent « Relentless Retribution » à des sommets. Le style est maîtrisé, et la ballade acoustique frissonnante « Volcanic » s’insère parfaitement dans cette déferlante. Petite respiration appréciable avant un dernier baroud d’honneur (le massif « Where They Lay »).

Avec Jason Suecof aux manettes, le son est parfait (le bougre s’étant fait la main derrière la console pour le compte de Trivium, All That Remains ou autres Devil Driver). Un album de thrash metal, mais élargi à d’autres horizons avec brio par l’équipe de choc de ce DEATH ANGEL remanié version 2010 ! A noter que le combo sera très prochainement à l’affiche d’une tournée plus qu’alléchante en compagnie d’Exodus et Kreator, et qui fera escale à Paris en décembre et en Allemagne à la fin du mois de novembre. Inutile de vous dire que j’y serai, et vous ?