Il faudrait être aveugle (ou sourd) pour ne pas avoir été interpellé par les Suisses de BORGNE qui depuis plus de 20 ans nous inondent d'un certain black-metal indus et ambiant avec des enregistrements post-apocalyptiques, le 9ème étant un nouvel opus intitulé tout simplement "Y".

Au menu, une vision malsaine et inhumaine de lendemains déstabilisants sur les ruines d'un néant où nous n'avons plus notre place. Bornyhake, créateur de cette entité froide et même glaciale, nous emmène dans les tréfonds d'abysses inimaginables à l'aide de ses vocaux rugueux et arrachés sur des textes néanmoins compréhensifs en anglais, mais aussi le plus souvent dans la langue de Molière.
Intensité et noirceur sont les maître mots de ce black-indus où les machines et divers bruitages renforcent les dissonances guitaristiques et déviances plombées, voire "technoïdes" d'une batterie instaurant un fond d'écran envoûtant. Alors inutile de résister, vous allez déguster maladivement plus d'une heure de voyage cosmique intersidéral.
Et ce, du début glauque et futuriste avec "As far as my eyes can see" jusqu'à l'instrumental "Paraclesium" qui annonce un dernier et long titre mortel et solennel dans l'âme "A voice in the land of stars".

Fin de film d'anticipation pour ce monde en ruines de demain. Alors vous avez rêvé ou "cauchemardé", vous ne le savez pas vraiment, mais vous venez d'absorber 7 titres qui feront date dans la discographie de Borgne et vous donnerons envie de revivre tout ça en live où le groupe excelle de par sa présence hors du temps et de l'espace.